Les bâtonnets d’encens noirs du village de Choa
Mercredi, 24/03/2021 15:35 (GMT+7)
La confection des bâtonnets d’encens noirs est considérée comme l’un des atouts du village de Choa, dans le district de Yên Phong, à Bac Ninh, au Nord. Il est l’un des plus anciens villages traditionnels de cette province.
L’une des étapes de production des bâtonnets d’encens noirs du village de Choa, dans la province septentrionale de Bac Ninh.
La confection des bâtonnets d’encens noirs est considérée comme l’un des atouts du village de Choa, dans le district de Yên Phong, à Bac Ninh, au Nord. Il est l’un des plus anciens villages traditionnels de cette province, cité par le CVN.
Personne à Choa ne sait précisément quand le métier de confection des encens noirs est apparu au village. Certains disent que cette tradition est née il y a plusieurs centaines d’années.
Le métier, transmis de génération en génération, repose sur le secret de fabrication de l’encens noir jalousement gardé dans chaque lignée afin que les communes et villages alentours ne puissent en voler la technique.
Dans le village de Choa, chaque famille fabrique son encens au début du 9e mois lunaire en prévision du Têt traditionnel. Cependant, dès le début de l’année, les villageois visitent les provinces montagneuses du Nord comme Tuyên Quang et Bac Kan pour y commander le Schizostachyum (type de bambou) et le charbon de bois nécessaire à sa confection… Il faut six mois pour accumuler et préparer tous les matériaux mais seulement deux mois pour fabriquer l’encens et vendre les produits finis.
La confection des bâtonnets d’encens est un travail minutieux exigeant une grande dextérité. Les matières premières, l’élémi de Manille et le charbon de bois, sont mélangées avec précision. Les bâtonnets sont ensuite séchés au soleil avant d’être vendus.
Les bâtonnets d’encens fabriqués au village de Choa se distinguent par leur couleur noire. Leur taille varie : 30 cm de long pour le plus petit tandis que le plus grand mesure 1,2 m. Une fois allumés, les bâtonnets dégagent une fragrance légère très spécifique, mais pas toxique.
Les temps modernes
Aujourd’hui, plusieurs étapes de fabrication de l’encens sont mécanisées afin de gagner du temps et augmenter la productivité. Selon les producteurs, les machines n’affectent pas la qualité de l’encens car les étapes de confection demeurent inchangées.
L’art de fabriquer l’encens n’a pas seulement un intérêt culturel, il est également source d’importants revenus pour la population locale. Actuellement, une quarantaine de familles sur les 650 du village exercent ce métier traditionnel. Des dizaines de tonnes de bâtonnets d’encens noir sont produites chaque année et rapportent un chiffre d’affaires des centaines de millions de dôngs par famille.
L’encens s’inscrit dans les coutumes et est intimement lié à la vie spirituelle des Vietnamiens. Il est un rituel incontournable des fêtes et du culte des ancêtres au sein de chaque famille.
Brûler un encens, c’est bâtir une "passerelle sacrée" entre la vie terrestre visible des êtres humains et le monde spirituel de la terre, du ciel et des dieux.
Le rituel de l’offrande d’encens aux dieux et aux ancêtres lors du Nouvel An lunaire, des fêtes ou des anniversaires de mort s’est transmis de génération en génération et perdure à travers le temps. Il est le symbole des valeurs culturelles et morales transmises aux générations futures et contribue à préserver l’identité culturelle et les valeurs du Vietnam./.
CPV