Prochain programme de hat xâm à l'Opéra de Hanoi

Vendredi, 16/01/2015 14:45
Ce programme sera composé de trois parties : xâm d’antan, xâm contemporain et xâm associé à d'autres genres musicaux. Organisé par les Centres d'études, de préservation et de valorisation de la culture traditionnelle et de la musique traditionnelle, ce spectacle verra la participation d'artistes connus tels Mai Tuyêt Hoa, Nguyên Quang Long, Khuong Cuong, Dinh Dung, Van Tuân, l’Artiste du peuple Xuân Hoach, l’Artiste émérite Thanh Ngoan, Thuy Ngan, le saxophoniste Phan Anh Dung, la chanteuse Hà Linh...

Ce programme, qui devrait devenir annuel, vise à affirmer la place importante du hat xâm dans la musique traditionnelle du Vietnam.

Selon le professeur Hoàng Chuong, directeur du Centre d’études, de préservation et de valorisation de la culture traditionnelle, réalisateur dudit programme, "le hat xâm était un art populaire traditionnel très répandu dans de nombreuses localités du Nord, notamment à Hanoi, au début du XXe siècle. Mais pendant les années 1970, il a commencé à décliner".

Selon la légende, il y a plus de 700 ans, sous le règne du roi Trân Nhân Tông (1279-1293), à cause d’une lutte de succession, le prince héritier Trân Quôc Dinh, rendu aveugle par son propre frère Trân Quôc Toan, fut emmené par ce dernier dans une forêt afin de servir de proie aux fauves. Accablé, il n’arrêtait pas de crier sa détresse qui parvint aux oreilles de Bouddha. Touché par ses pleurs, celui-ci lui apprit des airs mélancoliques, capables d'adoucir des cœurs durs. Guéri, le prince aveugle refusa de revenir au palais pour y passer le reste de sa vie préférant apprendre à ses proches cet art musical. Au fil du temps, l’art devint le gagne-pain des malvoyants. C’est de là que vient le mot hat xâm ou chants des aveugles.

Techniquement, le hat xâm est un genre folklorique dont la mélodie se joue sur le pied de 6-8. Les chanteurs ne sont pas des mendiants mais des artistes ambulants. Il a atteint son apogée à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. De nombreuses troupes de chanteurs ambulants animaient alors la vie culturelle de Hanoi. Avec un dàn nhi (violon à deux cordes), ils se produisaient souvent en plein air, dans les marchés, les stations de tramway ou aux carrefours, et récupéraient les sous offerts par les spectateurs touchés par les mélodies.

Les paroles du hat xâm sont très faciles à mémoriser et à chanter. Elles parlent de sujets divers : amour de la nature, patriotisme, paix et abolition du régime féodal et de la classe exploiteuse qui entravait le développement socioéconomique et culturel.

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