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L’artiste émérite Nguyên Thi Oanh présente une technique de création d’une estampe de Dông Hô. Photo: BBN/CVN |
Le marché a rassemblé une vingtaine de stands présentant l'artisanat des estampes populaires de Dông Hô, les matériaux, le processus de production et les produits typiques de ce village. En particulier, les habitants locaux et les touristes ont pu s'immerger dans l'ambiance d'un marché de la campagne du Nord avec une variété de produits artisanaux traditionnels du village tels que la poterie de Phù Lang, le cuivre Dai Bai, le rotin et le bambou de Xuân Hôi.
À cette occasion, diverses activités ont eu lieu, de la calligraphie, de la fabrication de marionnettes en terre cuite, des spectacles de marionnettes sur l'eau Dông Ngu, et de nombreux jeux folkloriques. Selon le Centre pour la conservation des monuments et la promotion du tourisme de Bac Ninh, cet évènement contribue à promouvoir le patrimoine unique du village de métiers traditionnels de Dông Hô et à développer un produit touristique local.
Patrimoine national
Autrefois, le marché des estampes se déroulait dans la maison communale de Dông Hô les 6e, 11e, 16e, 21e et 26e jours du dernier mois lunaire. Tout l'espace de la maison communale était coloré, avec des milliers de tableaux en tout genre exposés et vendus. Les clients venaient des quatre coins du pays.
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Source: VNA |
Cependant, ce marché a disparu depuis 1945. Les estampes populaires de Dông Hô sont originaires du village éponyme. Elles sont apparues il y a de cela cinq siècles et elles sont plus aussi populaires qu’auparavant mais leur beauté demeure.
Ces peintures étaient souvent créées à l’occasion du Nouvel An lunaire (Têt), elles étaient donc également appelées "peintures du Têt". Les Vietnamiens avaient l'habitude d’acheter quelques estampes pour décorer leur maison et en offrir à leurs proches pour apporter chance et bonheur pour l’année à venir.
Les estampes étaient fabriquées en papier traditionnel dó (papier d’origine végétale) enduit de nacre diêp. La technique s’est transmise de génération en génération. Les planches de bois étaient gravées au ciseau et il fallait en confectionner une par couleur. Les feuilles étaient teintées avec des produits naturels tels que la sève de sumac, l'obier ou l'hibiscus pour le rouge, le vert de gris, les aiguilles de pin et les coquilles d’huîtres écrasées pour le vert, les cendres de paille de riz et de feuilles de bambous brûlées pour le noir, les pousses de sophora pour le jaune, la nacre moulue pour le blanc…
Ces estampes reflètent des scènes de vie à la campagne : le travail dans les rizières, les animaux domestiques (buffles, cochons, poulets…), les fêtes traditionnelles (mariages…)… Ces peintures folkloriques sont symboliques et décoratives, elles conservent toujours leurs caractéristiques rustiques, proches de la vie des habitants du delta du fleuve Rouge.