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L’ambassadeur de France au Vietnam, Olivier Brochet. Photo: VNA |
Monsieur l’ambassadeur, dès janvier 2024, vous avez collaboré avec le secrétaire du comité des Jeux olympiques du Vietnam et visité le Centre d’entraînement sportif national. Quels sont les projets ou initiatives prévus par l’ambassade de France au Vietnam pour accompagner les sportifs vietnamiens participant aux Jeux olympiques?
Oui, j’ai souhaité effectivement très vite établir le contact avec les responsables du comité national olympique. J’ai d’abord vu le ministre de la Culture, qui est aussi ministre des Sports, et puis ensuite le secrétaire général du Comité national olympique et le directeur du Centre d’entraînement de Hanoï.
Et j’ai voulu les voir pour deux raisons: La première, c’était parce que la France étant pays hôte de ces Jeux olympiques, il me paraissait normal d’aller leur adresser vraiment nos salutations, nos encouragements, et de pouvoir le faire aussi directement auprès des sportifs. Et donc, j’ai eu un très grand plaisir à rencontrer une partie de ces sportifs qui se préparent pour être sélectionnés aux Jeux olympiques et pour leur dire qu’on compte sur eux et que finalement, ici au Vietnam, en tout cas l’ambassade de France est derrière eux, pour leur permettre au plus grand nombre possible d’être sélectionnés, d’aller à Paris, et je l’espère, d’avoir des médailles, en tout cas de faire flotter haut le drapeau du Vietnam.
Et puis, la deuxième raison, c’est parce que nous avons beaucoup de coopérations, notamment dans le domaine éducatif, ici au Vietnam, mais jusqu’à présent, il n’y a pas eu de vraie coopération dans le domaine du sport. Et donc, je pense que ces Jeux Olympiques sont une occasion d’établir justement un nouveau type de coopération. Je l’ai évoqué avec le ministre de la Culture et des Sports, je l’ai évoqué avec le secrétaire général du Comité national olympique, et nous sommes convenus de mettre à profit cette année olympique pour examiner à la fois les besoins du Vietnam en termes de formation de sportifs de haut niveau, et de voir comment la France peut essayer d’y répondre, quelles coopérations on peut essayer de développer, alors qu’ils seront plutôt à partir de 2025, mais de profiter de cette année pour examiner les besoins.
- La France est reconnue comme une grande puissance dans le domaine du sport, et je suis convaincu que vous possédez une expertise précieuse qui pourrait être mise à profit pour favoriser l’avancement du sport au Vietnam...
Les Vietnamiens sont très sportifs, j’ai pu le constater depuis que je suis arrivé, il suffit d’aller à 5 heures le matin à Hoàn Kiêm et de voir tout le monde qui fait de la danse, qui court, qui fait du vélo, etc., pour comprendre qu’il y a quelque chose chez les Vietnamiens en lien avec le sport.
Mais entre faire du sport partout et détecter les grands talents, qui vont ensuite pouvoir être de très grands champions, il y a un très gros travail à faire, qui est non seulement de détecter, de former, d’entraîner des jeunes et de les amener loin, mais ils ont besoin également d’un suivi médical spécifique, donc il y a toute la médecine du sport, qui est un domaine dans lequel nous avons une certaine expérience, les domaines des questions psychologiques, qui sont très importants. Un sportif de haut niveau, c’est quelqu’un qui a besoin d’avoir un mental extrêmement solide, extrêmement fort, et donc il faut y être attentif également. Les questions de nutrition voilà, tous ces sujets-là, et puis après ça, il y a aussi d’autres choses qui sont plus directement sportives. Donc on essaye d’examiner ce qui peut être fait en la matière, et sur cette base-là, de construire un programme de coopération pour les prochaines années, qui j’espère sera utile au Vietnam.
En France, vous savez, ce sont des décennies de travail qui ont été faits, qui nous permettent maintenant d’être cinquième, sixième nation sportive dans le monde par l’ampleur des résultats dans les grandes compétitions, mais c’est un travail très important, très structuré, avec un engagement très fort de l’État, et donc sur cette base-là, je pense que nous pouvons imaginer d’avoir des belles coopérations à l’avenir entre la France et le Vietnam.
Mais cela prendra place après les Jeux olympiques?
Ce sera plutôt après, je pense, parce que là, pour le moment, chaque pays est concentré sur l’événement lui-même, et les Français eux-mêmes sont très concentrés évidemment sur l’organisation et leur préparation à ces JO. Mais l’idée, c’est justement que pour le moment, nous soyons dans l’observation des besoins et qu’ensuite, à partir de l’automne prochain, nous voyons comment vraiment créer des vraies relations qui pourront être aussi peut-être entre le Centre national d’entraînement ici et le Centre national d’entraînement en France. Il y a déjà eu un premier échange qui a eu lieu au moment de la conférence que nous avons organisée au mois de mars sur les JO, et où notamment il y avait quelqu’un de l’INSEP, qui est l’Institut national du sport et de l’éducation physique, en France, chargé de la formation des sportifs de haut niveau, qui était intervenu sur les questions de nutrition. Donc voilà, on peut, on imaginera tout cela ensuite.
- Y a-t-il des opportunités pour que les sportifs vietnamiens s’entraînent en France avant le début des Jeux olympiques ?
Non, parce que ça, on ne peut pas l’improviser comme ça. C’est un peu compliqué, comme je vous le disais, ils sont tous avec des calendriers très très précis de mise à niveau. En revanche, là où évidemment nous on est attentif aux demandes qui pourraient venir de la part du Vietnam, c’est sur les conditions d’accueil en France. En tout cas, jusqu’à présent, il ne devait pas remonter de demandes particulières, mais s’il y avait le moindre questionnement, etc., on y serait attentif, on essaierait de faciliter évidemment pour que les athlètes vietnamiens soient accueillis vraiment dans les meilleures conditions.
- En effet, si les athlètes vietnamiens souhaitent obtenir des visas un peu plus tôt, cela leur permettrait de partir plus tôt et de disposer de davantage de temps pour s’adapter aux conditions en France...
Alors ça, sur la question des visas, il n’y a aucune difficulté. Il y a tout un processus qui a été vraiment établi en lien avec le Comité international olympique qui vise à faciliter la délivrance des visas pour tous les athlètes et tous les membres de délégation. Et donc, c’est un processus qui est parfaitement réglé avec un consulat olympique qui a été mis en place à Nantes, en France, et qui traite l’ensemble des demandes dans des délais extrêmement courts.
Avez-vous un message à transmettre aux sportifs vietnamiens?
Bien entendu. D’abord, pour leur dire vraiment que je suis très admiratif de leur engagement. Lorsque je suis allé au Centre d’entraînement et que j’ai vu ces jeunes hommes, ces jeunes femmes qui passent des heures, des heures chaque jour à recommencer les mêmes gestes, à recommencer... C’est tout à fait impressionnant. Et donc, moi, je trouve que c’est la première chose que je voudrais leur dire.
La deuxième chose, c’est que vraiment nous leur apportons tout notre soutien. Alors, un soutien moral, d’abord, en leur disant que... Voilà, comme ambassadeur de France au Vietnam, mon vœu le plus cher, c’est que les Vietnamiens brillent sur la scène, sur les marches des podiums en France. Je pense qu’il y en a quelques-uns qui peuvent réussir à approcher les marches des podiums. Donc, on verra. Je ne veux surtout pas porter malchance à qui que ce soit. Mais voilà, je crois beaucoup qu’on peut avoir une ou deux belles surprises à Paris. Leur dire évidemment qu’au plan matériel, nous sommes à disposition pour faciliter tout cela.
Donc, bonne chance au Vietnam! Bonne chance à ces athlètes! Et puis, j’aurai l’occasion de retourner les voir, je pense, avant leur départ pour Paris, pour également les encourager à nouveau.
Jusqu’à présent, le Vietnam compte neuf athlètes ayant officiellement décroché leur place pour les Jeux olympiques de Paris 2024 dans des disciplines telles que le cyclisme, le tir, la boxe, la natation, l’haltérophilie, le canoë-kayak et l’aviron. Nous continuons à mettre à jour le nombre d’athlètes vietnamiens jusqu’à l’ouverture des Jeux. |