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Lê Hông Nhung (centre) est une enseignante de vietnamien en République tchèque. Photo: VOV |
Les cours de vietnamien ont lieu tous les week-ends dans le centre commercial Sapa, à Prague, la capitale de la République tchèque. Les élèves sont des Viêt kiêu de 2e et 3e générations. Ils ont tous envie de pouvoir bien communiquer en vietnamien avec leurs parents et d’aider leurs familles à s’intégrer au pays d’accueil.
«Je suis Vietnamien et j’apprends le vietnamien pour pouvoir communiquer avec mes parents, mais aussi mes proches. Si mes parents tombent malades, je peux traduire ce qu’ils disent aux médecins tchèques», a partagé Lê Dô Tuân Hung, l’un d’entre eux.
Lê Hông Nhung, qui travaille comme enseignante de vietnamien en République tchèque depuis 17 ans, souligne les difficultés majeures de l’enseignement du vietnamien sur place. En effet, les apprenants n’ont pas beaucoup d’occasions pour pratiquer la langue dans leur vie quotidienne. Les cours de vietnamien n’ont lieu que lors des week-ends et les professeurs manquent de cursus pédagogiques pour les différentes tranches d’âge des apprenants. « Malgré ces difficultés, nous faisons tout notre possible pour préserver la langue vietnamienne», a affirmé Lê Hông Nhung.
«Pour les Viêt kiêu issus des 2e et 3e générations, le tchèque est leur langue principale. Ils ont peu de temps pour rencontrer des Vietnamiens et converser en vietnamien. Leur capacité à communiquer en vietnamien est alors très limitée. Si cette situation continue, nous ne pourrons pas préserver notre langue et notre culture traditionnelle. J’ai donc décidé de m’engager dans l’enseignement du vietnamien pour aider les jeunes générations à communiquer en vietnamien avec leurs parents, mais aussi à pouvoir écrire correctement en vietnamien», a-t-elle dit.
Nguyên Van Son est le co-fondateur du centre de langue vietnamienne à Prague. Il faut un fort engagement de chaque famille, de chaque professeur et de toute la diaspora pour que le vietnamien puisse connaître un regain de popularité auprès de la jeune génération, a-t-il souligné.
«Enseigner le vietnamien à nos descendants est vraiment un art. Nos professeurs sont chargés de susciter l’amour des apprenants pour la langue et leur donner envie de suivre les cours», a-t-il déclaré.
De nos jours, la diaspora vietnamienne en République tchèque compte plus de 80.000 personnes. Elle est parfaitement consciente de sa responsabilité de préserver et de valoriser la langue et la culture vietnamienne au sein de son pays d’accueil.
«D’après moi, la langue est l’âme du pays. Notre communauté veille donc à préserver notre langue qui est le fil conducteur reliant les générations de chaque famille, mais aussi à valoriser les belles traditions vietnamiennes. L’enseignement et la préservation du vietnamien nécessitent une coopération étroite et une forte détermination de la part de la communauté et de chaque famille. L’État vietnamien a choisi le 8 septembre comme la journée de la langue vietnamienne à l’étranger. Je suis vraiment ému parce que cette décision montre l’attention du Parti, de l’État et du gouvernement pour la diaspora vietnamienne dans le monde», a indiqué Nguyên Duy Nhiên, président de l’association des Vietnamiens résidant en République tchèque.
Malgré la distance qui les sépare de leur pays d'origine, les Viêt kiêu aiment le vietnamien, le découvrir et le pratiquent encore. Pour eux, intégration ne signifie pas dissolution.