Une vue du premier arrondissement de Hô Chi Minh-Ville. Photo: VNA
Dans un article intitulé “Why Vietnam is such a magnet for baht” (Pourquoi le Vietnam est-il un tel aimant pour le baht), ce journal a rappelé que le PIB vietnamien était deux fois moins important que celui de la Thaïlande (223 milliards contre 455 milliards de dollars en 2017), que son économie se développait depuis des années à un rythme rapide de l'ordre de 6-7% par an en moyenne.
Compte tenu des nouvelles opportunités économiques et commerciales dans ce pays, les principaux conglomérats thaïlandais, notamment CP, ThaiBev, Central, Boon Rawd, PTT et SCG, ont investi des centaines de milliards de bahts au Vietnam.
ThaiBev, par exemple, a récemment annoncé son intention d’investir plus de 200 milliards de bahts dans différents secteurs, allant de la bière et d’autres boissons au commerce de détail et à l’industrie manufacturière.
Saigon Beer, dont ThaiBev a pris une participation de 56%, représente son investissement le plus important (156 milliards de bahts). Cela a été suivi par un investissement de 28 milliards de bahts dans une importante chaîne de vente au détail vietnamienne.
Berli Jucker, une filiale de ThaiBev, a investi plusieurs milliards de bahts dans une usine de bouteilles de verre.
Le groupe CP étend ses activités agroalimentaires au Vietnam avec un plan d'investissement de 250 millions de dollars dans la production et la transformation de poulets, entre autres.
Central, conglomérat de vente au détail, a désigné le Vietnam comme marché «secondaire» après avoir investi 50 milliards de bahts ces dernières années. Ses derniers plans d'investissement, couvrant la période 2018-2022 et ciblant le commerce de détail et d'autres secteurs, représentent une valeur de 16,5 milliards de bahts.
PTT et SCG ont renforcé leurs investissements dans l'industrie lourde ainsi que dans les secteurs de l’énergie et de la pétrochimie, tandis que Boon Rawd a investi 40 milliards de bahts dans l’industrie des boissons.
Parmi les autres grands investisseurs thaïlandais, on compte le groupe Amata dans le secteur des parcs industriels, Gulf dans celui de l'énergie, le groupe Wha dans les zones industrielles et B Grimm dans les énergies renouvelables.
Selon The Nation, de toute évidence, le Vietnam, aux yeux de ces entreprises thaïlandaises, a un bel avenir grâce à une économie ouverte au reste du monde depuis quelques décennies à peine.
Premièrement, son vaste marché intérieur, qui compte près de 100 millions de consommateurs, alimentera la consommation et la croissance industrielle ces prochaines décennies.
Deuxièmement, le pays dispose d'un important bassin de main-d'œuvre qualifiée et semi-qualifiée, qui soutiendra ses industries axées sur les exportations.
La Thaïlande, en revanche, fait face à une société qui vieillit rapidement et à une crise de la main-d'œuvre résultant de décennies de planification familiale et de faibles taux de natalité. Ensemble, ils entraîneront une diminution constante du nombre de travailleurs et une dépendance croissante à l'égard de la main-d'œuvre migrante.
Le Vietnam a également bénéficié de décennies de stabilité politique relative, alors que la Thaïlande a traversé des années de luttes politiques internes qui ont causé un ralentissement de la croissance économique et de l'investissement privé.
Par ailleurs, on dit que les administrations provinciales au Vietnam ont plus d’autorité que leurs homologues thaïlandaises pour accorder des privilèges aux investisseurs étrangers. Enfin, le Vietnam se concentre davantage sur les industries de haute technologie et a signé plusieurs accords de libre-échange.
Le résultat de tout cela est qu'il est logique pour les investisseurs thaïlandais et étrangers de renforcer leur présence au Vietnam. L’intérêt croissant des entrepreneurs thaïlandais pour le Vietnam souligne leur maturité pour s’implanter sur les marchés étrangers, rechercher de nouvelles opportunités et de nouveaux bénéfices.