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Mme Phan Thi Thanh Xuan, secrétaire général de l'Association vietnamienne du cuir, des chaussures et des sacs à main (Lefaso), a déclaré que la signature de certains accords de libre-échange (ALE), notamment de l'Accord de libre-échange Vietnam-UE (EVFTA), signé le 30 juin dernier, serait une bonne motivation pour la croissance de l'industrie du textile.
Selon Lefaso, le Vietnam est le deuxième exportateur de chaussures du monde, derrière la Chine, et ses exportations de chaussures ont augmenté de manière continue au fil des ans.
Plus précisément, le chiffre d'affaires à l'exportation des produits en 2013 n'a atteint que 8,4 milliards de dollars et s’est élevé à 19,5 milliards de dollars en 2018.
Durant les cinq premiers mois de 2019, les exportations des chaussures et sandales ont atteint 7,11 milliards de dollars, en hausse de 13,9% par rapport à la même période de 2018.
Mme Phan Thi Thanh Xuan a déclaré que l'industrie du cuir et de la chaussure vietnamienne conservait un avantage concurrentiel sur les marchés traditionnels. Par exemple, sur le marché américain, la suppression des politiques préférentielles pour les chaussures exportées de Chine et d'Inde crée une opportunité concurrentielle plus favorable pour les chaussures exportées du Vietnam.
D'autre part, avec la signature de l'EVFTA, les exportations nationales des produits en cuir et des chaussures vers l'UE auront plus d’avantages. En conséquence, le taux d'imposition pour ces marchandises sera réduit à 0%; dans lequel, le taux appliqué pour les chaussures de sport (représentant le deux tiers du total des chaussures exportées vers l'UE) sera immédiatement réduit, non soumis à la lourde taxe de protection de sept ans comme pour les chaussures en cuir. Cela crée un meilleur élan pour les exportations de chaussures vers l'UE.
L’EVFTA permet aux entreprises de chaussures vietnamiennes d’utiliser des matériaux importés pour la fabrication. Ainsi, les entreprises vietnamiennes pourront améliorer l'approvisionnement domestique en matières premières et augmenter le taux de localisation de leurs produits.
Le président de Lefaso, Nguyen Duc Thuan, a déclaré que malgré les grandes opportunités, l'industrie vietnamienne du cuir et des chaussures fait également face à des défis.
Premièrement, le taux de façonnage des produits en cuir et des chaussures au Vietnam reste encore élevé, représentant 70%, de sorte que le profit est faible et limite le dynamisme des entreprises.
Deuxièmement, les obstacles techniques imposés par l'UE ainsi que les exigences en matière de responsabilité sociale, de protection de l'environnement et de respect des procédures permettant de bénéficier des taxes ALE augmentent également les coûts des produits d’entreprises.
Troisièmement, bien que la chaussure soit l’une des industries affichant le chiffre d’affaires à l’export le plus élevé du Vietnam, la part de marché à l’export vient principalement des entreprises à investissement direct étranger (IDE).
L’industrie nationale du cuir et de la chaussure a encore des faiblesses fondamentales: manque de capital, de technologies, de ressources humaines de haute qualité, de capacité de gouvernance ; et faible productivité du travail.
La productivité moyenne des travailleurs dans les usines de chaussures vietnamiennes ne représente que 60 à 70% de la productivité de ceux des entreprises à IDE opérant au Vietnam.
Avec l'objectif d’atteindre un chiffre d'affaires à l'exportation des produits en cuir et des chaussures de 54 milliards de dollars d’ici 2030, ce secteur devrait tirer le meilleur parti des avantages des ALE de nouvelle génération auxquels le Vietnam participé, dont l’EVFTA.
Selon Lefaso, le taux de localisation des produits fabriqués par les entreprises vietnamiennes doit être porté à 60% pour respecter les règles d'origine des ALE. Parallèlement, il contribue à réduire les coûts de logistique et à améliorer le dynamisme des entreprises vietnamiennes.
En outre, les anciennes chaînes de production et les machines de faible capacité devraient moderniser pour que les chaussures vietnamiennes puissent améliorer leur compétitivité sur les marchés régionaux et internationaux.
Dans le même temps, les entreprises devraient être actives dans la recherche de sources de matières premières, disposer d’une ressource humaine de qualité, répondre aux exigences en matière d’environnement et de main-d’œuvre, améliorer l’automatisation de la production et proposer des produits spécifiques.
En 2019, l'industrie du cuir et de la chaussure prévoit une augmentation d'environ 10% en valeur et un chiffre d'affaires à l'exportation de 21,5 milliards de dollars.