Le taux de foyers pauvres bénéficiant de prêts à taux préférentiels de la Banque des politiques sociales a atteint 19,7%. Photo: VNA
L’Assemblée nationale a promulgué la résolution 120/2020/QH14 concernant le programme national de développement socio-économique des régions d’ethnies minoritaires. Ce programme concernera plus précisément les régions Nord-Ouest, Tây Nguyên (hauts plateaux du Centre) et Sud occidental.
L’objectif général est d’y réduire les écarts en termes de niveau de vie et de revenus par rapport à la moyenne nationale.
Prévu sur une période de presque dix ans, de 2021 à 2030, le programme est notamment divisé en deux phases: de 2021 à 2025 pour la première, de 2026 à 2030 pour la seconde.
L’objectif de la première est de réduire de 50% le taux de pauvreté dans les communes et villages en grande difficulté ; il est prévu qu’il n’y ait aucune localité d’extrême pauvreté en 2030.
D’ici 2025, les autorités prévoient notamment de résoudre les problèmes de pénuries de logements, de terrains résidentiels, de terres cultivables et d’eau courante. Le programme entend satisfaire les besoins des populations vivant dans les zones extrêmement difficiles et hautement exposées aux catastrophes naturelles. Il vise également à développer la production agro-forestière, à garantir aux populations des moyens de subsistance durables ainsi que des revenus stables grâce à la protection et au développement des forêts. Il prévoit des investissements importants dans les infrastructures.
Un autre point important concerne le développement de l’éducation et de la formation, l’amélioration de la qualité de la main-d’œuvre locale et du secteur de la santé. Enfin, la première phase de ce programme souhaite assurer la défense et la sécurité de la nation, la souveraineté de celle-ci le long de ses frontières ainsi que la consolidation du grand bloc d’unité nationale.
Concernant le budget nécessaire, la résolution indique que le montant total mis en œuvre au cours de la période 2021-2025 sera d’au moins 137.664 milliards de dôngs dont 104.954 milliards de dôngs tirés des caisses de l’État; 10.016 milliards des budgets locaux ; 19.727 autres milliards seront fournis sous forme de crédits et 2. 967 milliards issus d’autres sources. Si le budget d’État joue un rôle décisif, les décideurs soulignent également la répartition de l’aide publique au développement (APD) dans la mise en œuvre du programme. Ils appellent aussi les entreprises à investir dans ces régions pour y développer l’économie sylvicole et le tourisme.
Principes de mise en œuvre démocratiques
Sur la base des résultats de la mise en œuvre du programme sur la période 2021-2025, le gouvernement soumettra à l’Assemblée nationale une décision sur les fonds nécessaires à sa reconduction pour la période 2026-2030.
Le district de Sông Ma possède la plus grande zone de culture de longaniers de la province de Son La (Nord), avec plus de 7.500 ha. Photo: VNA
Ce programme a pour principe de cibler les investissements sur les communes et villages les plus en difficulté. La priorité sera accordée aux problèmes les plus urgents, aux groupes ethniques les plus touchés par la précarité et aux familles les plus pauvres. Ce programme préconise aussi la transparence et la démocratie via la participation des communautés bénéficiaires et les efforts des minorités ethniques elles-mêmes dans la lutte contre la pauvreté et l’amélioration de leur niveau de vie.
Un autre point important est la décentralisation dans l’organisation et la réalisation des projets. Les autorités locales sont ainsi chargées de leur mise en œuvre, conformément aux caractéristiques, potentiels, atouts, identités culturelles, us et coutumes des populations concernées.
En outre, l’inspection, la supervision et l’évaluation du programme à tous les échelons, la prévention et la lutte contre les mauvaises utilisations des fonds constituent également des priorités.
L’Assemblée nationale a chargé le gouvernement d’organiser l’évaluation des programmes nationaux d’édification de la Nouvelle ruralité, et de réduction durable de la pauvreté, sur la base desquels seront déterminés les contenus et localités pour la mise en œuvre de ce programme, évitant ainsi les chevauchements et redondances entre les programmes.
Le gouvernement étudiera et appliquera des mécanismes et politiques adaptés aux caractéristiques et aux conditions des régions, garantissant un investissement ciblé et donc efficace.
Statistiques économiques
Selon l’enquête sur la situation socio-économique des 53 minorités ethniques du pays en 2019, leur population au 1er avril 2019 serait de 14,1 millions de personnes, représentant 14,7% de la population nationale. Il existe 5.468 communes dans les régions de minorités ethniques, représentant 49% du total à l’échelle nationale, principalement réparties en zone rurale (87,3%).
En 2019, 98,6% des villages et hameaux des communes peuplées d’ethnies minoritaires étaient électrifiés. Plus de 95% des voies y sont bétonnées ou asphaltées et 99,5% des communes disposent de postes de santé. Le taux de familles pauvres ou en voie de paupérisation au sein des minorités ethniques est évalué à 35,5%, soit 3,5 fois plus que la moyenne nationale (10,2%).
Le taux de foyers pauvres bénéficiant de prêts à taux préférentiels de la Banque des politiques sociales a atteint 19,7%. Ces crédits, en mettant à leur disposition des ressources, ont aidé leur développement économique et donc à rehausser leur niveau de vie.