Transformation du thon pour l'exportation au sein de la Sarl des produits aquatiques Hong Ngoc (Tuy Hoa, Phu Yen). Photo: Baodautu
Au cours des deux premiers mois de 2021, les entreprises des secteurs dotés d'un potentiel d'exportation vers le Royaume-Uni ont rapidement saisi l'opportunité des accords de libre-échange (ALE) pour bénéficier de préférences tarifaires.
L'accord de libre-échange Vietnam-Royaume-Uni (UKVFTA) est un ALE négocié en un temps record - moins d'un an - et entré en vigueur moins d'un mois après la signature du procès-verbal concluant la négociation. Et après 2 mois de mise en œuvre, depuis le 1er janvier 2021, nombreuses sont les entreprises ayant déjà saisi l'opportunité d'augmenter leurs exportations et de bénéficier d'incitations fiscales.
Selon le ministère de l'Industrie et du Commerce, les entreprises vietnamiennes continueront de bénéficier de la réduction des taxes à l’import-export grâce à l’UKVFTA. Avec des engagements en faveur de l'ouverture des marchés, ainsi que des quotas pour les produits présentant des avantages concurrentiels, les entreprises sont face à plus de possibilités d'exporter vers le marché britannique. Selon des calculs, la valeur des taxes à l'importation que le Vietnam peut économiser lors de son entrée au Royaume-Uni est estimée à 3.500 milliards de dongs / an (soit 14 millions de livres).
Selon le Département d’import-export (ministère de l'Industrie et du Commerce), les échanges commerciaux entre le Vietnam et le Royaume-Uni ces 2 derniers mois ont augmenté de 29,2% en un an, atteignant 1,1 milliard de dollars, dont 998 millions de dollars d’exportations vietnamiennes, en hausse de 33%. Il s'agit d'une augmentation impressionnante dans le contexte où l’épidémie de Covid-19 a un impact important sur les activités commerciales. Elle montre que l'UKVFTA stimule fortement la croissance du commerce bilatéral. Les secteurs qui bénéficient grandement de cet accord sont ceux des produits aquatiques, du riz, du textile-habillement, de la chaussure, du bois, des fruits ...
Ce chiffre impressionnant de 998 millions de dollars d’exportations vietnamiennes en 2 mois résulte en grande partie de la contribution de l’industrie manufacturière. Les exportations de téléphones et accessoires en janvier ont augmenté de 371%, évaluées à 253 millions de dollars; de machines-outils et pièces détachées, 74,58 millions (+101%); d’ordinateurs et composants électroniques, 31,82 millions (+91%); de produits sidérurgiques, 15,96 millions (+11%)...
Le chiffre d'affaires à l'exportation des téléphones et accessoires est principalement dû aux entreprises d'investissement direct étranger, dont les projets de Samsung à Bac Ninh et Thai Nguyen sont les principaux contributeurs.
SEV (Bac Ninh) et SEVT (Thai Nguyen) sont les deux plus grandes et plus modernes usines d'assemblage et de composants de téléphones mobiles de Samsung Electronics dans le monde. En ce qui concerne les téléphones, environ 60% des produits vendus par Samsung sur le marché mondial sont assemblés dans des usines au Vietnam.
Dans le groupe des produits agricoles, le riz et les légumes exportés vers le Royaume-Uni bénéficient d'une taxe de 0%. Par exemple, la taxe à l'importation du riz parfumé au jasmin est tombée à 0% dès l’entrée en vigueur de l’UKVFTA, au lieu de 17,4%.
En 2019, si les exportations nationales de riz vers le marché britannique avaient bondi de 376%, le taux d'imposition était élevé, d’où une faible compétitivité par rapport aux concurrents d’autres pays. L'exonération de la taxe à l'importation rendra le riz vietnamien plus compétitifs sur ce marché potentiel.
Le fruit - filière qui a contribué à 3,8 milliards de dollars aux exportations nationales en 2018 - a également de nombreuses opportunités, avec une croissance de 148% au cours du premier mois de mise en œuvre de l'UKVFTA.
Conformément aux engagements de l'UKVFTA, plus de 94% des 547 lignes fiscales totales pour les fruits et produits dérivés bénéficient d’un taux d'imposition de 0%. De nombreux produits phares du Vietnam tels que litchi, longane, ramboutan, pitaya, ananas, melon... bénéficient désormais d’avantages compétitifs face aux fruits tropicaux du Brésil, de la Thaïlande, de la Malaisie..., des pays qui n'ont pas conclu d'ALE avec le Royaume-Uni./.