Une employée prépare des maques de protection chez le fabricant Valmy à Mably, dans la Loire, le 28 février. Photo: AFP
Une centaine de personnes sont encore hospitalisées, la plupart pour être isolées afin de ne pas contaminer d’autres personnes, mais une dizaine de patients sont en réanimation ou en soins intensifs, a indiqué le ministre de la santé, Olivier Véran.
Mardi, un premier cas a été détecté dans le Gard. Le patient, domicilié à proximité d’Alès et âgé de 70 ans, qui a séjourné récemment dans l’est de la France, est pris en charge par le CHU de Nîmes. « Son état de santé ne présente pas de signe de gravité », indique l’Agence régionale de santé (ARS) Occitanie. Un autre cas a été identifié à Marseille, le premier dans les Bouches-du-Rhône. Il s’agit d’une patiente prise en charge à l’Institut hospitalo-universitaire de Marseille, a annoncé l’ARS Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Le ministère de la santé a appelé les participants à un rassemblement organisé fin février par une église évangélique à Mulhouse (Haut-Rhin) à « se surveiller », après la découverte de plusieurs cas confirmés de nouveau coronavirus en lien avec cet événement.
L’Etat prêt à réquisitionner « tous les stocks et la production de masques de protection »
Le chef de l’Etat Emmanuel Macron s’est rendu cet après-midi au centre opérationnel du ministère de la santé qui coordonne la gestion de la crise, le Centre opérationnel de régulation et de réponse aux urgences sanitaires et sociales, pour apporter « son soutien et sa gratitude » au personnel, selon l’Elysée.
L’agenda présidentiel serait modifié cette semaine, avec le report de deux déplacements, pour lui permettre de « se concentrer pleinement sur la gestion de la crise ». Deux conseils de défense spéciaux, l’un consacré au conflit en Syrie et l’autre au coronavirus, seront organisés mercredi autour du président de la République, a par ailleurs annoncé mardi l’Elysée.
Avant de se rendre au centre opérationnel, M. Macron a annoncé dans un tweet que l’Etat réquisitionnait « tous les stocks et la production de masques de protection » pour les distribuer aux soignants et aux personnes atteintes du coronavirus.
La France est « entrée dans une phase qui va durer des semaines et sans doute des mois » pour lutter contre le coronavirus, a affirmé M. Macron durant sa visite. « Nous devons tous avoir conscience que nous serons mobilisés dans la durée » et « nous sommes prêts », a-t-il ajouté.
Dix millions de masques pour les professionnels de santé ont déjà été déstockés et répartis dans toutes les pharmacies de France, avait auparavant dit le ministre de la santé Olivier Véran, selon qui quinze à vingt autres millions arriveront « à mesure que les besoins se font sentir ». Ils s’ajoutent à « cinq millions de masques chirurgicaux » déjà distribués « dans les ARS et auprès des établissements de santé et des Ehpad pour les personnes âgées ».
Quant aux prix des masques et des gels hydroalcooliques, le gouvernement a ajouté que des enquêtes seraient menées sur les fortes augmentations des prix de vente, alors que des doublements ou triplements de prix ont été constatés ces derniers jours « Nous n’accepterons pas la moindre spéculation » sur l’épidémie de coronavirus, a déclaré le ministre de l’économie et des finances Bruno Le Maire, précisant que le gouvernement pourrait encadrer le prix de vente si des irrégularités étaient constatées.
M. Macron a demandé au premier ministre, Edouard Philippe, de « prendre toutes les dispositions » pour rendre effective la réquisition des masques. « C’est une mesure salutaire », a commenté le président du syndicat de pharmaciens Uspo, saluant une « reprise en main de la production pour orienter les stocks où on en a besoin. »