Pompiers au travail dans la région de Palerme, en Sicile, le 10 août. Photo: AFP
La péninsule affronte actuellement sa semaine la plus chaude de l'été, et si la météorologie nationale confirme les données relevées par la région Sicile, il s'agira de la température la plus élevée jamais enregistrée en Italie. Le précédent record datait de 1999 avec 48,5 degrés, toujours en Sicile.
En Calabre, la pointe de la Botte italienne, et en Sicile, les pompiers ont dû procéder à 300 interventions en 12 heures, et sept Canadair sont mobilisés depuis l'aube, ont annoncé les pompiers. Un homme de 77 ans est mort mercredi 11 août des suites des brûlures reçues alors qu'il tentait de mettre à l'abri son troupeau, dans la campagne près de Reggio de Calabre.
Les Madonie, une zone montagneuse près de la capitale sicilienne Palerme, sont assiégées depuis plusieurs jours par les flammes, alimentées par le vent et la chaleur, qui détruisent cultures, habitations et bâtiments industriels.
Le gouverneur de Sicile, Nello Musumeci, a demandé à ce que l'état d'urgence nationale soit déclaré pour les Madonie. Le ministre de l'Agriculture, Stefano Patuanelli, s'est rendu sur place mercredi 11 août et a promis des "aides que nous devons donner à ceux qui ont tout perdu".
"Le rôle de l'agriculture"
"Nous devons aussi favoriser le rôle de l'agriculture comme gardienne du territoire. Il faut garantir que l'agriculteur qui prend soin des terrains non productifs, avec une gestion servant à prévenir les incendies, soit protégé et soutenu", a-t-il ajouté.
Une femme se rafraîchit près d'une fontaine de la place d'Espagne à Rome, le 11 août. Photo: AFP
En Calabre, les flammes menacent le géoparc mondial UNESCO de l'Aspromonte, un complexe de montagnes, de crêtes et de plateaux à près de 2.000 mètres alternant avec des vallées profondes s'élevant sur un fragment péninsulaire de la chaîne des Apennins, offrant un panorama spectaculaire sur le détroit de Messine, l'Etna et les îles Éoliennes.
Le président de l'ONG environnementale WWF Italie a demandé mardi 10 août "l'intervention immédiate de moyens aériens supplémentaires". "Sinon il sera trop tard et nous perdrons pour toujours un patrimoine d'une valeur inestimable", a-t-il déploré.
Il a aussi demandé "une surveillance accrue sur le terrain parce que dans les zones où les feux ont été éteints de nouveaux foyers ont été enregistrés, allumés évidemment par des criminels sans scrupules", a-t-il dénoncé.
La Sardaigne, où un éleveur de 35 ans soupçonné d'incendie volontaire a été arrêté mardi, n'est pas épargnée : 13 incendies ont été enregistrés pour la seule journée de mardi 10 août, et six d'entre eux ont nécessité l'intervention de moyens aériens.
Selon la Coldiretti, le principal syndicat agricole, le nombre d'incendies a plus que triplé cet été par rapport à la moyenne sur la même période entre 2008 et 2020. "Si d'une part six incendies sur dix sont d'origine criminelle, d'autre part il faut souligner les conséquences de la fermeture d'exploitations agricoles, l'absence de surveillance des forêts du domaine public", met en avant le syndicat, alors que plus d'un tiers de l'Italie est recouvert de bois et forêts (11,4 millions d'hectares). "Il faut mettre un terme à l'abandon des campagnes", conclut-il.
Dans les prochains jours, l'anticyclone responsable de la vague de chaleur accablant l'Italie, baptisé fort opportunément Lucifer, devrait se déplacer vers le nord, où les températures devraient atteindre pour le week-end du 15 août 39-40 degrés en Toscane (Centre) et dans le Latium (région de Rome).
À Rome mercredi 11 août, les touristes ne semblaient pas trop importunés par la chaleur : "Je savais qu'il ferait chaud, mais j'aime ça. Ça ne me gêne pas (...) C'est le but de l'été d'avoir chaud et de suer et d'en profiter!", a confié à l'AFPTV une touriste française de 20 ans, Nora Vert, croisée près d'une fontaine place d'Espagne.