Le monde «tournant» devant les phénomènes météorologiques extrêmes

Samedi, 13/04/2024 09:56
Les conditions météorologiques extrêmes lors des premiers mois de 2024 ont touché de nombreux pays/territoires à travers le monde, provoquant chaleur, grêle, crues, inondations, incendies de forêt...

Le réchauffement climatique chamboule le calcul du temps universel

Le monde a connu son hiver le plus chaud jamais enregistré

Des phénomènes météorologiques extrêmes provoquant des chaleurs extrêmes touchent des pays d’Asie du Sud-Est comme la Thaïlande ou les Philippines. Photo: Anadolu Agency

10 mois consécutifs plus chauds que la normale
Dans un rapport du service Copernicus sur le changement climatique (C3S) de l'Union européenne (UE), d’avril 2023 à mars 2024, la température moyenne mondiale a été de 1,58°C supérieure au niveau moyen de la période préindustrielle de 1850 - 1900.

C3S a indiqué que la principale cause de cette chaleur particulière était les émissions de gaz à effet de serre d'origine humaine. De plus, El Niño a également fait augmenter les températures. Même si El Niño s'est atténué en mars 2024, la température moyenne de la surface des océans a atteint un nouveau record absolu. Et les températures de l’air marin restent anormalement élevées.

En outre, la sécheresse provoquée par le changement climatique dans les forêts amazoniennes a provoqué un nombre record d’incendies de forêt au Venezuela de janvier à mars, tandis que la sécheresse en Afrique du Sud a anéanti les récoltes et causé la famine chez des millions de personnes.

La Thaïlande met en garde contre une chaleur extrême, les Philippines suspendent temporairement les cours

Des phénomènes météorologiques extrêmes provoquant des chaleurs extrêmes touchent des pays d’Asie du Sud-Est comme la Thaïlande ou les Philippines.

Le Département thaïlandais de météorologie a déclaré que d'ici le 11 avril, les hautes pressions atmosphériques en provenance de Chine se propagerait au Nord de la Thaïlande et à la mer Orientale, et que les vents d'est et sud-est transporteraient de la vapeur d'eau de la mer  profondément à l'intérieur du continent, provoquant des hausses très élevées des températures. 

Selon le Département météorologique de Thaïlande, le Nord sera la région la plus chaude du pays, avec une température maximale prévue de 43°C, tandis que la capitale Bangkok aura une température maximale de 39°C. Selon le gouvernement thaïlandais, jusqu'à présent, certaines régions du pays ont parfois connu des températures allant jusqu'à 44,5°C.

 Photo: AFP

Aux Philippines, des centaines d’écoles (dont la plupart dans la capitale Manille) ont temporairement suspendu les cours en présentiel en raison de la chaleur extrême.

Les écoles primaires et secondaires de Quezon et d'autres régions de la capitale Manille ont reçu l'ordre d'annuler leurs cours ou de passer à l'apprentissage en ligne lorsque la température a atteint 43°C la semaine dernière. Certaines autres écoles à Manille ont dû réduire les horaires de cours pour éviter les heures les plus chaudes de la journée.

Les autorités locales de certaines régions de l'île de Mindanao, dans le sud des Philippines, ont également demandé aux écoles de suspendre les cours en présentiel ou de réduire les heures de cours pendant deux semaines.

Des conditions météorologiques extrêmes provoquent de la grêle et des inondations en Chine
Début avril 2024, des phénomènes météorologiques extrêmes, notamment de la grêle, des vents violents et de fortes pluies, ont touché 93.000 personnes dans 9 villes chinoises. Des centaines de personnes ont dû être évacuées vers les lieux plus sûrs.

Outre le tonnerre violent, les fortes pluies et la grêle de la taille d'un œuf, les tempêtes les plus violentes depuis plus de 10 ans dans le Jiangxi ont également causé des pertes économiques estimées à 150 millions de yuans – équivalant à 21 millions de dollars, ont indiqué les autorités locales.

Les Indiens font face à une chaleur extrême
Selon le Département indien de météorologie, entre avril et juin, de nombreuses régions du pays pourraient supporter 10 - 20 jours de chaleur extrême, contre 4-8 jours les autres mois.

La Niña pourrait remplacer El Niño cette année

 Un brûlage dirigé autour du feu de Tatuk Lake dans le nord de la Colombie-Britannnique, le 27 août. Photo: radio-canada.ca

Selon les prévisions du National Weather Service des États-Unis, le phénomène El Niño qui entraîne des conditions climatiques plus sèches et plus chaudes en Asie et des fortes pluies anormales dans de nombreuses régions de l’Amérique prendra fin au premier semestre 2024. D'avril à juin, les conditions météorologiques seraient plus neutres. Il y a probablement 55% de chances que La Niña se développe entre juin et août. 

Selon cet organe, normalement, avec l’apparition de La Niña, les pays d’Asie du Sud-Est, l’Australie et l’Inde connaîtront davantage des neiges et de pluies, tandis que le climat dans les régions de production de céréales et d’oléagineux de l’Amérique sera plus sec.

Le développement de La Niña aura de nombreux impacts majeurs sur la météo aux États-Unis, et dans le monde en général. Ce phénomène favorise également des ouragans puissants et destructeurs dans l'Atlantique, et accentue la sécheresse dans le sud de la Californie et dans le Midwest. Il pourrait modérer les températures mondiales. Même si La Niña ne mettra pas fin au réchauffement climatique de la planète qui dure depuis une décennie, il pourrait "affaiblir" les réchauffements extrêmes observé par les scientifiques ces derniers temps.

Les conditions météorologiques extrêmes s'avèrent le plus grand risque mondial en 2024

Des changements soudains et irréversibles dans les écosystèmes terrestres risquent de provoquer l'effondrement d'écosystèmes inadaptés au climat. Photo: Dantri

Dans le rapport sur les risques mondiaux 2024 lancé lors du Forum économique mondial, les conditions météorologiques extrêmes s'avèrent le plus grand risque mondial cette année. Les deux tiers des personnes interrogées – issues des universités, du gouvernement et du monde des affaires – ont estimé que les conditions météorologiques extrêmes représentent le risque le plus susceptible de provoquer une crise matérielle à l'échelle mondiale en 2024.

Selon ce rapport, des changements soudains et irréversibles dans les écosystèmes terrestres entraînent plus d'événements météorologiques extrêmes et risquent de provoquer l'effondrement d'écosystèmes inadaptés au climat. Ils deviendront probablement la principale cause de perte de biodiversité.

El Niño devrait se renforcer et durer jusqu'en mai 2024. Cela pourrait établir de nouveaux records de température, des vagues de chaleur extrêmes, des sécheresses, des incendies de forêt et des inondations.

Les scientifiques de l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAA) ont même fait un calcul de probabilité : il y a une chance sur trois que 2024 soit plus chaude que 2023, et 99% de chances que 2024 se classe parmi les cinq années les plus chaudes de l'Histoire./.

CPV

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