Mardi, 15/10/2024 09:00 (GMT+7)
Le prix Nobel d'économie a récompensé lundi l'Américano-Turc Daron Acemoglu et les Britanno-Américains Simon Johnson et James A. Robinson pour leurs recherches sur la compréhension des inégalités de richesses entre les nations
En examinant les différents systèmes politiques et économiques introduits par les colonisateurs européens, les trois économistes basés aux Etats-Unis, ont pu mettre en évidence un lien entre les institutions et la prospérité. « Réduire les énormes différences de revenus entre les pays est l’un des plus grands défis de notre époque. Les lauréats ont montré l’importance des institutions pour y parvenir », a déclaré Jakob Svensson, président du comité du prix en sciences économiques, cité dans un communiqué.
« Les sociétés où l’Etat de droit est médiocre et où les institutions exploitent la population ne génèrent pas de croissance ni de changements positifs », a insisté le jury. Les régimes autoritaires « auront plus de mal à obtenir des résultats durables à long terme en matière d’innovation », a souligné le lauréat Daron Acemoglu, lors d’un échange avec la presse à Stockholm, encore sous le choc de cette récompense qu’il a qualifié de « nouvelle incroyable ».
L'an dernier, le Nobel d'économie a primé l'Américaine Claudia Goldin pour ses travaux sur l'évolution de la place des femmes sur le marché de l'emploi et de leurs revenus.
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Le secrétaire permanent de l'Académie des sciences. Photo: AFP /Christine Olsson |
Décernés depuis 1901, les Nobel distinguent les personnes qui ont œuvré pour "le bienfait de l'humanité", conformément au vœu de leur créateur, l'inventeur suédois Alfred Nobel (1833-1896).
Seul à ne pas avoir été prévu dans le testament d'Alfred Nobel, le prix d'économie a été créé par la Banque centrale suédoise "à la mémoire" de l'inventeur. Il s'est ajouté en 1969 aux cinq traditionnelles récompenses (médecine, physique, chimie, littérature et paix), lui valant chez ses détracteurs le sobriquet de "faux Nobel".
Il clôt une saison 2024 qui a mis en lumière l'intelligence artificielle pour les prix de physique et de chimie et le groupe japonais Nihon Hidankyo, engagé contre l'arme nucléaire, pour la paix. En littérature, la Sud-Coréenne Han Kan – seule femme du millésime 2024 – a été récompensée tandis que le prix de médecine avait distingué les Américains Ambros et Ruvkun pour leurs travaux dans la régulation des gènes.
Les lauréats reçoivent un chèque de 11 millions de couronnes (920 000 euros), à partager en cas de multiples gagnants.