La présence de la plate-forme de forage Haiyang Shiyou-981 (Hai Duong- 981) et de nombreux navires chinois opérant la zone relevant le lot pétrogazier No 143 situé entièrement sur le plateau continental du Vietnam et le fait que la Chine impose la soi-disant "zone interdite pour tous les navires" dans un rayon de 4,8 km autour de cette plate-forme depuis le 1er mai ont effrontément violé la souveraineté vietnamienne sur l’archipel de Hoang Sa (Paracels), les droits souverains et la juridiction dans la zone exclusive économique et sur le plateau continental du Vietnam.
Plus dangereusement, Pékin a envoyé des dizaines de navires et d'avions pour escorter la plate-forme. Lorsque des navires des forces de surveillance maritime du Vietnam sont intervenus pour arrêter cette intrusion illégale, les navires chinois les ont percutés et ont utilisé des lances haute-pression, endommageant des navires vietnamiens et blessant des marins.
L’apparition du Haiyang Shiyou-981 dans les zones maritimes vietnamiennes est aussi une violation flagrante de la Déclaration sur la conduite des parties en Mer Orientale (DOC) et va l’encontre à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (UNCLOS) de 1982 dont la Chine est membre.
Le Vietnam et la communauté internationale sont très préoccupés devant le comportement dangereux de la Chine en Mer Orientale. Au lieu d’agir sur la base du règlement pacifique des différends conformément au droit international, Pékin a déplacé sa plate-forme dans un emplacement situé dans la zone exclusive économique du Vietnam. Selon la communauté internationale, c’est un acte de provocation générateur d’instabilité dans la région.
La porte-parole du Département américain d’Etat Mme Jen Psaki. Photo: worldbulletin Cette action fait face à l’opposition des experts chinois. Dans un texte publié le 6 mai sur son blog à la page 163.com, le célèbre intellectuel chinois Li Ling Hua a affirmé que la Chine étant une partie de l’UNCLOS de 1982, elle doit mener des actes conformément aux articles 74 et 83 de celle-ci aux termes desquels elle doit respecter le plateau continental et la zone économique exclusive de 200 milles marins des pays environnants.
De nombreux pays asiatiques et européens ont exprimé aussi leur préoccupation. Le ministre japonais des Affaires étrangères (AE) Fumio Kishida s’est dit très préoccupé face au regain de tensions dans la région résultant de la décision unilatérale de la Chine.
Le porte-parole du ministère singapourien des AE, Liu Weimin a également exprimé sa préoccupation de son pays devant les récents événements survenus en Mer Orientale, appelant les parties à respecter pleinement la DOC et de résoudre pacifiquement leurs différends conformément au droit international, dont l’UNCLOS de 1982. "Singapour continuera d’inciter l’ASEAN et la Chine à travailler conjointement pour élaborer rapidement un Code de la conduite (COC)", a-t-il ajouté.
Selon la porte-parole du Département américain d’Etat Mme Jen Psaki, "sur la base des tensions en Mer Orientale, la présence du forage pétro-gazier de la Chine est un acte provocateur qui n’est pas propice au maintien de la paix et de la stabilité dans la région. Les déclarations sur la souveraineté des pays de la région devraient être fondées sur le droit international. De telles actions ne sont pas autorisées dans la zone contestée. Washington suit de près cette affaire".
La nouvelle tension en Mer Orientale devient également la question "chaude" des médias mondiaux ces jours-ci. Dans son bulletin, l’Agence France-Presse (AFP) a cité la déclaration du Vietnam, selon laquelle, l’acte chinois est illégal. Le Vietnam exige de la Chine de se retirer de ses eaux territoriales.
La page web américaine Foreign Policy a indiqué que "les sociétés chinoises gazo-pétrolières ont mené avec truculence leur forage dans les zones maritimes qu’un autre pays revendique. C’est vraiment inquiétant. Les provocations de Pékin exacerbent les tensions en Mer Orientale".
Avec même point de vue, plusieurs journaux allemands dont Die Welt, Die Zeit, Der Spiegel... ont écrit des articles sur l'attitude agressive de la Chine en Mer Orientale, soulignant que l’installation de la plate-forme dans les zones maritimes vietnamiennes était un acte provocateur.
Le journaliste indien Dipanjan Roy Chaudhury de The Economic Times a annoncé que la soi-disant "revendication de la Chine" a été largement critiquée par la communauté internationale. C’est un obstacle aux efforts visant à régler les divergences dans la région. Plus clairement, Pékin manque de fondements juridiques et bouleverse le droit international, dont l’UNCLOS de 1982.
Carte montrant que la plate-forme Haiyang Shiyou-981 de la société chinoise de
pétrole offshore CNOOC est située illégalement dans la zone économique
exclusive et sur le plateau continental du Vietnam. Photo: PVN
La presse internationale a également noté qu’après les actions provocatrices de la Chine comme la section d'un câble de prospection sismique d’un navire vietnamien, l'interdiction unilatérale de pêcher, l'établissement de la prétendue "ville de Sansha" et le fonctionnement illégal de la plate-forme dans la zone exclusive économique du Vietnam et de plusieurs bateaux chinois… montre le comportement dangereux de ce pays.
Devant cet incident grave, Mme Holly Morrow de l’université américaine d’Havard a posé une question : est-ce que la Chine a oublié délibérément ses engagements pris dans l'Accord sur les principes directeurs fondamentaux du règlement de la question maritime qu’elle a signé avec le Vietnam en 2011 ? Le déplacement de la plate-forme chinoise dans le territoire vietnamien est encore un abus de confiance pour l’ASEAN et un défi pour son Principe en six points sur la Mer Orientale adopté en 2012. Le comportement de Pékin affecte non seulement ses relations avec le Vietnam mais aussi les pays aséaniens, menaçant le processus de négociations sur le COC tandis que de nombreux pays concernés s’efforcent de le matérialiser.
Ce n'est pas la première fois que la Chine complexifie la situation en Mer Orientale. De telles actions sont contraires à la tendance mondiale actuelle: la coopération, le respect et le renforcement de la confiance mutuelle pour la paix et les intérêts harmonieux des parties.
Le Vietnam possède suffisamment de preuves historiques et de bases juridiques pour affirmer sa souveraineté sur les deux archipels de Hoang Sa (Paracels) et de Truong Sa (Spratley) ainsi que ses droits souverains et sa juridiction dans sa zone économique exclusive et sur son plateau continental, conformément à l’UNCLOS de 1982. Les fondements juridiques sur la souveraineté vietnamienne sur Hoang Sa ont été présentés en août 2009 à la Commission sur les limites du plateau continental des Nations unies. La Chine a recouru à la force pour occuper Hoang Sa (Paracels) en 1974. Par conséquent, le fait qu’elle affirme sa souveraineté sur cet archipel est nul.
Avec la volonté de contribuer activement à la paix et au développement dans la région et de prendre en haute considération les relations bilatérales, dans le processus de règlement des différends, même lorsqu’ils deviennent graves, le Vietnam œuvre pour les régler pacifiquement par voie diplomatique.
Les pays du monde, dont la Chine elle-même, comprennent que le Vietnam est un pays épris de paix et que le peuple vietnamien est unis qui ne s'agenouille jamais devant la pression des puissances. Le Vietnam appliquera toutes les mesures nécessaires et appropriées pour protéger ses droits, ses intérêts légitimes et sa souveraineté. Pour les Vietnamiens, la souveraineté nationale est primordiale. Personne n'a le droit de porter atteinte à leur souveraineté et leur intégrité territoriale.