Les tensions en Mer Orientale échauffent le Congrès américain
Jeudi, 22/05/2014 10:23 (GMT+7)
C'est ce qu'ont souligné les congressmen américains lors de l'audience de l'assistant du secrétaire d'Etat chargé des affaires en Asie de l'Est-Pacifique, Daniel Russel, tenue mardi devant la sous-commission d'Asie-Pacifique de la Commission des Relations extérieures de la Chambre des représentants.
En dehors des questions liées à la Chine comme la cybersécurité, le problème en Mer Orientale a occupé la majeure partie de l'audience qui a duré près d'une heure et demie. Les congressmen comme l'assistant du secrétaire d'Etat Russel ont estimé que l'acte unilatéral de la Chine d'implanter la plate-forme de forage pétrolière Haiyang Shiyou-981 en pleine zone économique exclusive (ZEE) et dans le plateau continental du Vietnam - avec la mobilisation de nombreux navires d'escorte - avaient menacé la paix, la sécurité comme la présence américaine dans la région.
Lors de l'audience, M. Russell a confirmé que les évolutions actuelles en Mer Orientale résultaient des actions chinoises visant à "arracher illégalement la souveraineté et que la construction sur les îles coralliennes est une action militaire visant à transformer les îles faisant l'objet de litiges en une base pour les revendications territoriales".
Le président de la sous-Commission d'Asie-Pacifique, Steve Chabot, a estimé que ces actions chinoises étaient un défi pour les objectifs des Etats-Unis posés dans la région dans la mise en œuvre d'une stratégie de rééquilibrage.
Pendant ce temps, le congressman Ami Bera, haut membre de la sous-commission, a estimé que si l'administration américaine n'intervenait pas dans la situation actuelle, la Chine réitèrerait dans le futur. ''Si les Etats-Unis regardent la situation en croisant les bras, la Chine fera la même chose avec le Japon et les Philippines'', a-t-il affirmé.
M. Daniel Russel a également dit que la meilleure façon de résoudre les différends opposant les Etats-Unis, la Chine et les pays voisins de la Chine en ce moment résidait dans les mesures diplomatiques et les dialogues dans un esprit constructif et le respect du droit international
Selon les propositions de la Maison Blanche, le budget de fonctionnement pour la région Asie-Pacifique pour l'exercice financier 2015 sera de 1,2 milliard de dollars, équivalent au budget de 2014. Mais les aides augmenteront de 9% (de 741,1 millions de dollars à 810,7 millions de dollars). En ce qui concerne ces dernières, 18 millions de dollars été proposés pour la coopération et le soutien des Garde-côtes vietnamiennes.
Le 2 mai 2014, la Chine a implanté la plate-forme de forage Haiyang Shiyou-981 à 15 degrés 29 minutes 58 secondes de latitude Nord et 111 degrés 12 minutes 06 secondes de longitude Est, au Sud de l'île de Tri Ton, 80 milles marins à l’intérieur du plateau continental du Vietnam, à 119 milles de l'île de Ly Son et à 130 milles de la côte du Vietnam. Cet emplacement est situé profondément dans la zone économique exclusive du Vietnam selon la Convention des Nations unies sur le droit de la mer de 1982 (CNUDM).
La Chine déployait toujours, mardi, plus de 90 navires de toutes catégories pour protéger sa plate-forme. Des navires chinois ont attaqué des bateaux vietnamiens, faisant des dégâts matériels mais aussi des blessés. Cet acte chinois a violé sévèrement le droit international, notamment la CNUDM, la Déclaration sur la conduite des parties des parties en Mer Orientale (DOC) signée par l'ASEAN et la Chine en 2002, provoquant l'indignation des Vietnamiens et une inquiétude profonde au sein de la communauté internationale.
Le gouvernement américain a mis en garde la Chine sur l'implantation de sa plate-forme pétrolière en Mer Orientale, estimant qu'il s'agit d'un acte de provocation et de déstabilisation dans la région. Pendant ce temps, de nombreux membres du Congrès américain ont publié une Déclaration commune condamnant la Chine qui a successivement mené des actions provoquant des tensions en Mer Orientale, et exhortant le Sénat américain à adopter une résolution afin d'affirmer le soutien du gouvernement américain en faveur de la liberté de navigation maritime en Asie-Pacifique et du règlement des différends territoriaux et maritimes par la voie diplomatique.