L’auteur a présenté plusieurs preuves historiques démontrant la souveraineté du Vietnam sur l’archipel de Hoang Sa (Paracels) et rejetant les revendications souveraines absurdes de la Chine. Il a également donné à ses lecteurs un aperçu des différends concernant cet archipel.
400 années sans la Chine
Au 20ème siècle, la Mer Orientale est devenue l'un des points chauds latents où les conflits pourraient mener à une troisième guerre mondiale. En réalité, l’histoire des conflits dans les zones contestées en Mer Orientale a déjà quelques siècles. Fondamentalement, les pays en litige ont présenté des cartes anciennes comme preuves de leur souveraineté sur une ou plusieurs îles.
Les archipels de Hoang Sa et Truong Sa ont été mentionnés pour la première fois au 17ème siècle dans la "Collection de cartes routières vers le Sud" du Vietnam alors dénommés "Cát vàng" (Sable jaune).
Selon les documents historiques, le Vietnam a mis en place en 1721 l’administration "Hoang Sa" afin d’exploiter les îles en Mer Orientale. A ce moment-là, les musées et les documents de la Chine, inclus dans l'historiographie des Qing, n’évoquaient pas ces deux archipels.
Hoang Sa n’était alors mentionné que par quelques marins français et hollandais, ceux qui ont eu l’opportunité de traverser la Mer Orientale pour aller au Vietnam. Ils ont également écrit que ce sont les Vietnamiens qui ont reçu un grand nombre d’armes et d’autres objets de valeur des navires ayant sombré en traversant ces archipels. Ils ont même établi une petite flotte pour contrôler les bateaux de pêche étrangers opérant dans les eaux relevant Hoang Sa.
Au début du 19ème siècle, Gia Long, le premier empereur de la dynastie des Nguyên, a déclaré la souveraineté sur les deux archipels de Hoang Sa et Truong Sa. Pendant ce temps, de nombreuses cartes ont été publiées, mentionnant que Hoang Sa appartenait au territoire du Vietnam.
En 1838, le missionnaire catholique français Joan-Luis-Taberu a publié "Latino-Annamiticum Dictionarium completum novo ordine et dispositum" (dictionnaire vietnamien-latin), ou Hoang Son est défini comme "Paracel seu Cát Vàng". Ensuite, le géographe hollandais Villem Blau a officiellement nommé cet archipel en langue européenne: "Pracel". Plus tard, en raison de l'érosion du temps et d’une prononciation incorrecte des marins, "Pracel" est devenu "Paracel".
A la fin du 19ème siècle, deux navires britanniques transportant du cuivre ont sombré dans l’archipel de Hoang Sa. Les habitants de l’île chinoise de Hainan ont récupéré les marchandises à bord, ce qui a indigné l’administration britannique. Devant cette attitude, la Chine a affirmé que Hoang Sa n’appartenait pas à son territoire et qu’elle n'était pas responsable de tout ce qui s’y passait.
Emergence de l’expansionnisme
En 1933, "la nouvelle carte administrative de la Chine" a été rendue publiée avec la mention de Truong Sa et Hoang Sa baptisés en chinois "Nansha et Xisha", et placés sous la gestion administrative de la province du Guangdong.
Devant ce nouveau document, l’administration coloniale française a pris plusieurs mesures: le gouverneur général de l'Indochine Jules Brévié a ordonné l’établissement d’un organe administratif sur Hoang Sa et la construction d’une plaque "La République française - Royaume d'Annam - Archipel de Hoang Sa - 1816". Pendant ce temps, le Japon a occupé Truong Sa puis Hoang Sa au début de la Seconde Guerre mondiale.
En 1946, les Français et les Vietnamiens sont allés sur Hoang Sa pour désarmer les troupes japonaises stationnées ici, mais elles ont été empêchées par l’armée chinoise. En un jour, cette dernière a renforcé ses forces sur cet archipel. En 1947, Tchang Kaï-chek a décidé que Truong Sa et Hoang Sa portaient le nom officiel de la Chine et appartenaient au territoire chinois. A cette époque, Pékin a feint de ne pas voir les protestations du gouvernement vietnamien comme de la France.
Lorsque Tchang Kaï-chek et ses proches du Kuomintang ont fui à Taïwan, toutes les garnisons sur Hoang Sa ont été retirées. Cependant, Mao Zedong, arrivé au pouvoir, a continué à revendiquer la souveraineté sur cet archipel. Dans le même temps, le Japon renonçait formellement à ses droits et à ses revendications sur les deux archipels dans le traité de paix de San Francisco de 1951.
En 1956, la force expéditionnaire française s’est retirée complètement du Vietnam. Depuis ce temps, le Vietnam qui était alors divisé en deux régions autonomes devait lutter contre la politique expansionniste de la Chine. La même année, la Chine s’emparait d’une partie de Hoang Sa, le Vietnam conservant le reste que l’armée française contrôlait auparavant.
Les tensions ont connu une nouvelle escalade en 1959 lorsque Pékin a envoyé 80 soldats et des matériaux de construction sur Hoang Sa puis a dressé le drapeau chinois. Les Garde-frontières du Sud-Vietnam se sont immédiatement rendues sur l’archipel pour mettre fin à ces actes. La Chine n’a exprimé que l’indignation en envoyant une note de protestation de niveau ministériel des Affaires étrangères car elle craignait d’affronter les troupes américaines soutenant l’administration du Sud-Vietnam.
En 1964, les Etats-Unis ont renforcé leur intervention au Vietnam en appuyant l’administration du Sud-Vietnam. La Chine n’a pas pu profiter de l'échec des Etats-Unis dans la guerre du Vietnam et, en 1971, elle a commencé à normaliser ses relations avec les États-Unis. Cela a permis à Pékin de légaliser ses revendications sur Hoang Sa.
En 1974, la Chine s’est emparée de toutes les îles car l’administration du Sud-Vietnam, dépourvue du soutien de Washington, était devenue très faible après la signature de l’Accord de paix, et les Etats-Unis et la Chine n’étaient plus rivaux. Par ailleurs, l’administration du Nord-Vietnam qui avait réunifié le pays ne pouvait pas encore revendiquer l’archipel de Hoang Sa. Ainsi, l’occupation chinoise de Hoang Sa est considérée comme un fait accompli, depuis lors, la Chine a commencé à s'étendre vers l’archipel de Truong Sa.