Les experts critiquent la politique de Pékin en Mer Orientale
Mercredi, 14/05/2014 16:27 (GMT+7)
De nombreux grands journaux de ce pays ont publié des articles fustigeant les agissements de pure provocation de Pékin.
Interviewé par la presse, M. Gerhard Will, un spécialiste de l’Asie du Sud-Est de l’Institut allemand des sciences politiques (SWP), a critiqué ces agissements qui préoccupent particulièrement le monde entier. Il s’agit d’un "sérieux revers" pour les efforts visant à atténuer les différends en Mer Orientale et à mettre pleinement en œuvre la Déclaration sur la conduite des parties dans cette région maritime (DOC) signée par l’ASEAN et la Chine, a-t-il indiqué.
L’emplacement dans les eaux vietnamiennes est une violation flagrante des dispositions de la convention des Nations Unies sur le droit de la mer de 1982 (UNCLOS) comme de la DOC. Cet acte n'est pas propice aux relations économiques et politiques de la Chine avec ses voisins du Sud, et porte une sérieuse atteinte aux relations vietnamo-chinoises, a souligné M. Gerhard Will.
Selon ce spécialiste, les tensions qui continuent de monter ne correspondent pas aux souhaits des pays d'Asie du Sud et ne serviront pas davantage les intérêts de Pékin sur le long terme. Les pays ayant des conflits territoriaux avec la Chine, comme le Vietnam et les Philippines, doivent agir avec prudence et parvenir à une position commune.
Le comportement de Pékin va à l’encontre des principes du droit international
M. Vinod Anand, expert de la Fondation internationale de Vivekananda de New Delhi, a affirmé que l’implantation illégale d’une plate-forme accompagnée d’une flotte de navires et d’avions militaires est une atteinte caractérisée à la souveraineté du Vietnam comme une violation flagrante de l’UNCLOS. Il s’agit d’un comportement agressif qui n’a d’autre but que d’asseoir par la force revendications chinoises en Mer Orientale, a-t-il déclaré.
Cette dernière décennie, la Chine a porté ses dépenses de défense à deux chiffres. Les nouvelles autorités chinoises veulent mener une politique plus dure dans les différends territoriaux, tandis que les politiques de développement pacifique ne font que l’objet de déclarations grandiloquentes et vides. Ces dernières années, Pékin a utilisé trois types de guerre, médiatique, juridique et psychologique, au soutien de ses revendications de souveraineté sur terre comme sur mer. Ce comportement va à l'encontre des principes du droit international. Les pays de la région et la communauté internationale doivent se coordonner afin de contraindre la Chine à respecter ces derniers, à commencer par les principes de règlement des différends, a souligné M. Vinod Anand.
Selon ce dernier, l’ASEAN doit être plus solidaire et, de concert avec la communauté internationale, d’exiger de la Chine de participer à l’élaboration du Code de conduite en Mer Orientale (COC). Il a également souligné la nécessité de régler les différends de manière pacifique, les actions belliqueuses de Pékin ne conduisant qu’à davantage de protestations, d'hostilité et de tensions au préjudice de la paix et de la stabilité dans la région.