Mer Orientale: les conflits longs risquent de devenir une crise mondiale

Les spécialistes se sont déclarés préoccupés par l’escalade des tensions en Mer Orientale à cause des actions agressives de la Chine, avant d’indiquer que les récentes évolutions montraient que les conflits longs risquent de devenir une crise mondiale.

Concernant la prétendue "ligne des neuf tronçons", Hoang Anh Tuân, directeur de l'Institut de recherche en stratégie diplomatique de l'Académie diplomatique du Vietnam a souligné que c’est "l’origine des tous les problèmes" qui provoque les tensions actuelles en Mer Orientale, dont l’installation illégale de la plate-forme de forage chinoise Haiyang Shiyou-981 dans la zone économique exclusive et le plateau continental du Vietnam. La "ligne des neuf tronçons" de la Chine ne s’appuie sur aucune base juridique ni localisation géographique claire ni gestion administrative de la Chine. Même à l’intérieur de la Chine existent des points de vue divergents sur cette ligne, a-t-il souligné.

Hoang Anh Tuân a appelé la communauté internationale et les pays concernés à demander à Pékin d’expliquer clairement la "ligne des neuf tronçons". Et "le monde doit voir que cette ligne est illégale et n’a pas de base juridique".

Mme Aileen Baviera, professeur de l’université des Philippines a insisté sur l’action unilatérale de la Chine en vue de revendiquer la souveraineté dans le cadre de la "ligne des neuf tronçons" avec le soutien des forces civiles, paramilitaires et militaires.

Selon le directeur de l’Institut Kissinger sur les Etats-Unis et la Chine, Robert Daly, les parties en litige en Mer Orientale ne s’accordent pas encore sur la nature de ces conflits ni ne mènent des discussions en vue de les contrôler pacifiquement. C'est la raison pour laquelle les différends pourraient devenir une crise mondiale. Le problème est que la Chine a négligé ou délibérément mal interprété le droit international universellement reconnu. Ses revendications sont basées sur des "droits historiques", a-t-il ajouté.

Interviewé par la presse, Hoang Anh Tuân a souligné que le déplacement par la Chine de la plate-forme pétrolière en pleine ZEE vietnamienne est l’action envahissante et viole le droit international, dont la Déclaration sur la conduite des parties en Mer Orientale (DOC). A ce jour, Pékin est toujours très agressif. Exemple: les navires chinois continuent de s'opposer à ceux du Vietnam. Aucun signe ne montre que la Chine se retirera du territoire vietnamien avant 15 août prochain.

Le Vietnam profite de toutes les mesures comme les opportunités afin d’obliger la Chine de retirer sa plate-forme pétrolière de ses zones maritimes vietnamiennes, dont le fait de déposer plainte contre la Chine à un tribunal international, a-t-il déclaré.

Sur la question de la Mer Orientale, les spécialistes ont souligné l'importance de l'ASEAN et le soutien des grandes puissances, dont les États-Unis, dans le renforcement du consensus et des institutions de l’association en vue de résoudre les litiges. La récente Déclaration de l'ASEAN sur la Mer Orientale est la plus ferme désormais. Préoccupés particulièrement par les évolutions en Mer Orientale, les ministres aséaniens des Affaires étrangères ont assuré que le règlement des différends doit tout d’abord s'appuyer sur le droit international, la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer de 1982 (UNCLOS) et d'autres documents entre la Chine et l'ASEAN.

Les spécialistes ont insisté sur la nécessité de conclure au plus tôt les négociations sur le Code de conduite des parties en Mer Orientale (COC) et d’élaborer un mécanisme pour assurer la mise en œuvre efficace de COC. Concernant les tensions actuelles, certains ont souligné l’importance de contrôler le nationalisme dans chaque pays. Selon eux, les médias chinois doivent avoir un regard juste pour que les Chinois comprennent bien les tensions et les différends territoriaux en Mer Orientale.