Les observateurs mondiaux continuent de pointer du doigt l’agression de Pékin

Vendredi, 06/06/2014 16:39
Asahi Shimbun, le 2ème plus grand quotidien japonais, a publié récemment un éditorial pour demander à la Chine de "mettre fin à son agression" en Mer Orientale. "Le recours à la force de Pékin critiqué par la communauté internationale est évident. La Chine doit réfléchir sérieusement comment elle se comportera en tant que puissance mondiale responsable. Elle ne peut pas obtenir le respect des autres pays dans ses revendications avec cette attitude de coercition et d'intimidation".

Dans un commentaire sur la revue bimensuelle américaine The National Interest, l’analyste Abraham M. Denmark, du Département d'études asiatiques des États-Unis, a affirmé que "Pékin est le facteur principal de tensions et de crises en Mer Orientale". La Chine déclare toujours que son acte vise à "réagir au risque d’attaque et aux incidents des parties concernées dans les litiges frontaliers". Mais clairement, ce comportement entraîne un fort regain des tensions car elle veut toujours recourir à la force dans l’ambition de consolider ses revendications souveraines. Le fait qu’elle refuse de faire des compromis et cherche de faire monter les tensions et de changer l’état actuel est une "formule commune" des tensions constantes, a souligné Abraham M. Denmark.

Le professeur Eric Posner de l’université de Chicago a écrit sur le quotidien thaïlandais The Nation que tandis que les petits pays observent strictement la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (UNCLOS) de 1982, la Chine ignore impassiblement cette convention pour servir sa visée d’occuper presque toute la Mer Orientale sans jamais donner  de preuves juridiques de sa prétendue "ligne de langue de bœuf".

Selon The Sydney Morning Herald, le ministre australien de la Défense David Johnston a déclaré que les Etats-Unis, l’Australie et le Japon étaient très occupés par les actions unilatérales et déstabilisantes de Pékin en Mer Orientale et en Mer de Chine orientale. Il a également partagé sa préoccupation avec le Vietnam et les Philippines à ce sujet au 13ème dialogue  Shangri-La à Singapour. Interviewé par l'agence Bloomberg, David Johnston a souligné que la déclaration d’agir unilatéralement de la Chine est "inutile" et "nous égare", c’est une préoccupation pour tous les pays de la région.

Le magazine britannique The Economist a indiqué que lors du Shangri-La 2014: le représentant chinois Wang Guanzhong "a soutenu l’opinion de Pékin de manière déplorable. Son argument selon lequel les autres pays sont des provocateurs, pas la Chine, est puéril et grossier".

Les propos hardis des fonctionnaires chinois  lors de ce dialogue montrent que Pékin a décidé d’affronter Washington. "La Chine accuse les Etats-Unis et le Japon d'être intimidateurs et hégémoniques tandis que tous les pays considèrent que la Chine est pareille. Il est inquiétant de voir le nationalisme extrême refaire surface en Chine", cité par The Wall Street Journal.

Le quotidien américain a également indiqué que le non respect du droit international laisse transparaître l’intention de la Chine d’établir un "nouvel ordre" en Asie-Pacifique, dont ce pays joue le rôle dominant. Le spécialiste Rory Medcalf de l'Institut Lowy de l’Australie a averti que la Chine n'est pas vraiment forte comme elle s'imagine. Les comportements agressifs de Pékin n’aideront que les pays de la région de se rapprocher pour faire face à l’émergence chinoise. Les Etats-Unis auront davantage raison de renforcer leurs forces militaires dans cette région.

Sur le bimensuel américain The Epoch Times, l’expert Richard Fisher du Centre d’évaluation des stratégies internationales (IASC) a souligné que derrière les termes grossiers du général Wang Guanzhong ce sont "des visées de froid". "Au Shangri-La, M. Wang a utilisé un ton agressif pour menacer le Japon, les Etats-Unis et d’autres pays de la région".

Dans son article "Inside China: No Friends for Beijing" publié sur The Washington Times, le commentateur Gordon Chang du magazine Forbes a estimé que Pékin nourrit l’ambition de  disputer la souveraineté en mer et sur terre avec tous les pays. Plus précisément, la Chine a des litiges frontaliers avec l'Inde. Elle veut les ressources naturelles et les minéraux dans les zones maritimes de l’Asie du Sud-Est. Elle veut encore s’étendre vers l'ouest du Pacifique. C’est la stratégie à long terme de Pékin.

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