Table ronde "L’insécurité en Asie du Sud-Est et en Mer Orientale" à Paris

Samedi, 28/06/2014 15:31

Une centaine de participants, dont des professeurs d'université et de centres de recherche français, des diplomates et des chercheurs de l'IRSEM, étaient présents à cette table animée par Rommel Banlaoi, professeur de relations internationales à l’Université de Mirian et directeur du Center for Intelligence and National Security Studies (CINSS) de Manille.

Le professeur Rommel Banlaoi a lancé une alerte en termes de sécurité alors que les nouvelles entreprises de la Chine en Mer Orientale cause une forte instabilité dans cette région, notamment en raison de l'implantation de la plate-forme pétrolière Haiyang Shiyou-981 en pleine zone économique exclusive et sur le plateau continental du Vietnam.

Il est notoire que ces agissements violent les accords internationaux que la Chine a signés comme la convention des Nations unies sur le droit de la mer de 1982 et la Déclaration sur la conduite des parties en Mer Orientale (DOC). Tous ces actes n'ont qu'une finalité, concrétiser sa volonté hégémonique d'occuper l'ensemble de la mer Orientale sur la base de sa revendication absurde de "ligne en langue de bœuf", a affirmé le professeur Rommel Banlaoi.

Actes illicites de la Chine


Les navires vietnamiens ont toujours rencontré l'opposition des navires chinois.

L'hégémonie et le recours à la force ne peuvent pas régler les tensions actuelles en Mer Orientale, bien au contraire, et il faut en conséquence entreprendre le dialogue. La Chine doit respecter tous ceux qu'elle a engagés et les pays de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) doivent être profondément solidaires car seules la solidarité et la coopération contribueront à un apaisement des tensions en Mer Orientale.

Il a estimé que des échanges sportifs comme ceux du 7 juin dernier sur l'archipel de Truong Sa (Spratly) entre les Marines des Philippines et du Vietnam sont une activité amicale qui permet de renforcer la compréhension entre les pays de la région.

Selon le professeur Rommel Banlaoi, le patriotisme et la volonté à défendre la souveraineté des Vietnamiens sont de plus en plus déterminés et la Chine doit comprendre que le Vietnam n'a jamais reculé dans la défense de sa souveraineté et de ses intérêt nationaux.

Il a également estimé que bien que l'Union européenne (UE) ait rendu publique une Déclaration sur la situation en Mer Orientale, celle-ci ne correspond pas à la puissance de cette organisation internationale. S'il n'y a pas de voix et d'acte plus fermes, l'intérêt de l'UE dans cette région sera compromis d'une certaine façon, et la Chine atteindra son objectif d'instituer le "fait accompli" d'une occupation graduelle de l'ensemble de cette région maritime.

Un jeu de provocations récurrentes
En marge de cette table ronde, Mme Marie-Sybille de Vienne, professeur à l’Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO) de Paris, et directeur du Centre d'Asie du Sud et d'Asie du Sud-Est, a accordé une interview au correspondant de l'Agence Vietnamienne d'Information (VNA) à Paris.

Elle a souligné que "la Chine est prête à tout pour rappeler en instrumentalisant l’Asie du Sud-Est qu’elle est devenue une puissance majeure et, pour l’instant, qu'elle se fait les dents sur le Sud-Est asiatique en étant convaincue, à juste titre, qu’aucun Etat de cette région n’a les moyens effectifs de lui répondre. C’est donc un jeu de provocations récurrentes pour affirmer sa dominance. On voit assez mal d’issues à cette montée de tensions qui vont de pair avec une augmentation régulière de la force de frappe stratégique de la Chine, d’abord sur le plan militaire, mais aussi sur le plan économique."

On a l’impression que l’on a une puissance majeure qui commence à s’exercer sur le terrain le plus facile, est celui à sa portée, avant de déployer ensuite ses ambitions sur l’échiquier mondial.

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