Cette 10e édition a été inaugurée vendredi 31 mai par deux films, un vietnamien «Rappelez-vous ! Vous êtes en vie» de Doàn Hông Lê, et un belge francophone, «Ni juge, ni soumise» de Jean Libon et Yves Hinant.
L’affiche, tout d’abord. 25 documentaires en provenance de onze pays: 15 documentaires vietnamiens et dix documentaires européens, les pays représentés étant l’Autriche, la Belgique, la France, le Danemark, l’Allemagne, l’Espagne, la Suisse, la République tchèque, le Royaume-Uni et – seul représentant extra-européen - Israël.
«Compte tenu des facteurs météorologiques, nous organisons le festival plus tôt que les années précédentes pour éviter les jours pluvieux», explique Trinh Quang Tùng, vice-président du Studio national du film documentaire. «S’il fait beau, les salles seront remplies et les spectateurs pourront profiter pleinement des excellents documentaires que nous avons choisis. Il n’y a pas de thème commun cette année. Les films sélectionnés sont des productions récentes et primées à l’international. Le dernier jour sera consacré à des documentaires indépendants. Chaque soir, nous proposons un film européen et un film vietnamien.»
«Nous avons l’honneur d’ouvrir ce festival avec ‘Ni juge, ni soumise’, un film dont la critique a dit ‘Ce n’est pas du cinéma, c’est pire’. C’est un reportage, rien n’a été ajouté, tout était vrai. En effet, c’est l’histoire étonnante d’une juge plein d’humour et surtout plein d’humanité qui est confronté au quotidien à diverses situations parfois terrifiantes. Tout est traité avec justesse et énormément d’humanité. C’est un personnage absolument extraordinaire et très pittoresque, à la belge, c’est très décalé et presque surréaliste», confie Anne Lange, représentante en chef de la délégation Wallonie-Bruxelles au Vietnam, coordonnatrice du festival.
Le deuxième documentaire francophone est «Inconnu, présumé Français» de Philippe Rostan. «Ce festival permet de présenter nos films, notre culture, nos histoires, nos points de vue», explique ce choix Frédéric Alliod, Attaché audiovisuel régional de France. «Mais c’est plus intéressant si on peut avoir un objet de discussion qui crée un pont entre nos différentes cultures. Ce film parle de notre histoire commune, de la guerre d’Indochine, en l’occurrence. Ce n’est évidemment pas une histoire heureuse. Elle est encore moins heureuse pour les enfants qui sont issus de la guerre, généralement nés d’une maman vietnamienne, d’un papa dont on ne sait pas d’où il vient mais qu’on présume être un soldat français. Ces enfants sont nés dans des circonstances particulières. Ils sont le fruit de deux mondes mais ils n’existent pas vraiment ni dans l’un ni dans l’autre, et ils doivent trouver leur place. Le film ne flatte pas qui que ce soit, mais il raconte des histoires vraies et poignantes, dans le respect de ces gens qui ont réussi à faire une vie pour eux. Au final, c’est de belles histoires qui lient la France et le Vietnam.»
Le film n’est pas récent. Il date de 2009 et a reçu des distinctions à Escales Documentaires en 2013 (La Rochelle), au Festival International des Cinémas d’Asie en 2012, (Vesoul), et au Festival du Cinéma Asiatique en 2010 (Tours). Son réalisateur, Philippe Rostan, est le seul à être venu au Vietnam pour rencontrer les spectateurs vietnamiens. En plus de la séance programmée le 4 juin au Studio national du film documentaire, «Inconnu, présumé Français» sera projeté la veille à l’Institut français de Hanoi, également en présence de Philippe Rostan.
Ce 10e Festival parrainé par le Vietnam et l’EUNIC, les Institutions culturelles de l’Union européenne.