Journal allemand: le Vietnam gagne tranquillement la guerre contre le nCoV

Lundi, 13/04/2020 17:27
"Le niveau de sensibilisation très élevé, tout comme la capacité de contrôler la société", selon le journal allemand FAZ, citant l'avis d'un expert sur le succès du Vietnam dans sa lutte contre l’épidémie de COVID-19.

Journal chilien: le Vietnam lutte contre le COVID-19 avec courage et ingéniosité

Des moments impressionnants du secteur de la santé du Vietnam sous l’objectif de journalistes étrangers


Des policiers vietnamiens en tenue de protection devant un centre de test du COVID-19 à Hanoï. Photo: FAZ


Au tout début de la pandémie, la vidéo de propagande du ministère vietnamien de la Santé sur la prévention et la lutte contre le COVID-19 est devenue un "phénomène" sur les réseaux sociaux. "Lave tes mains en frottant, frottant frottant partout. Ne touche pas tes yeux, ton nez et ta bouche. Evite les endroits où il y a beaucoup de monde. Combat le coronavirus!", tel est le refrain de "Ghen Cô Vy" qui a retenu l'attention non seulement au Vietnam mais aussi dans le monde.

Alors que Singapour, la Corée du Sud et Taïwan ont été salués, le Vietnam a reçu moins d'attention malgré les très bonnes premières mesures de prévention de l’épidémie. Le Vietnam a réussi malgré des obstacles tels que budget plus restreint,  forte densité de population et   système de santé prétendument moins développé que beaucoup d'autres pays.

Le Vietnam a fermé toutes les écoles au début de l'épidémie, mis en quarantaine les personnes infectées et celles en contact étroit avec ces dernières ainsi qu’isolé les zones abritant des personnes infectées.

"Le souvenir de l'épidémie de SRAS au Vietnam est encore vif. C’est la raison pour laquelle le pays a été très prudent au départ pour évaluer la situation épidémique en Chine", a déclaré Todd Pollack, expert en maladies infectieuses à l'Université de médecine d’Harvard.

Grâce à ces mesures, le Vietnam n'a initialement enregistré que 16 cas. Le 25 février, le pays a fièrement annoncé que tous les patients  étaient guéris. Il n'y a eu aucun nouveau cas en trois semaines. "Si la lutte contre le COVID-19 était une guerre, nous avons gagné la première bataille", a déclaré le vice-Premier ministre Vu Duc Dam.

A ce moment-là, la vie se poursuivait mais il y avait des limites. Tout le monde est tenu de porter un masque en public.

"Je vis à Hanoï. Je peux sortir normalement. Mais je suis encouragé à respecter la distanciation sociale. Les restaurants, bars, karaoké sont fermés. Les supermarchés et les pharmacies sont toujours ouverts. On peut acheter un désinfectant pour les mains, de la nourriture et du papier toilette", a déclaré Todd Pollack.

L'épidémie apparaît pour la deuxième fois au Vietnam, provenant d'une femme vietnamienne qui vient de rentrer d'Europe, et qui a  été infectée lors de ses voyages à Londres, Milan et Paris. De nombreux autres passagers du même vol   ont également été infectés.

Depuis le "retour du virus", le Vietnam a resserré les mesures de protection. Tous les étrangers doivent être isolés pendant 14 jours. Des dizaines de milliers d'autres  liées à des personnes positives sont isolés dans des centres spéciaux ou chez eux.

Quiconque est déjà allé dans les pays européens touchés n'est pas autorisé à entrer au Vietnam. Le 30 mars, le Premier ministre Nguyen Xuan Phuc a demandé aux villes de se préparer à l'isolement. Et depuis le 1er  avril, l'ensemble du pays réalise un isolement social de 15 jours. Les gens ne sont autorisés à sortir que si nécessaire, comme acheter des produits ou travailler dans des industries essentielles.

L'une des raisons du succès du Vietnam est d’avoir su mobiliser le public pour lutter contre l’épidémie à travers des campagnes médiatiques et des messages. La surveillance joue aussi un rôle important. Le Vietnam a mis en œuvre une application mobile où tous les citoyens déclarent leur état de santé. Ceux qui font des déclarations incorrectes peuvent être passibles de sanctions. De nombreuses personnes diffusant de fausses informations  ont également été sanctionnées.

"Le niveau de sensibilisation très élevé, tout comme la capacité de contrôler la société", a déclaré Peter Girke, représentant en chef du Fonds Konrad-Adenauer Stiftung à Hanoï.

Les habitants et les touristes portent des masques dans les lieux publics. Le gouvernement a également mobilisé rapidement du personnel médical et militaire.

Grâce à ces efforts, le nombre de cas a été supérieur à 200 jusqu'à présent, moins important que dans la plupart des pays voisins. De plus, le Vietnam n'a enregistré aucun décès. Contrairement à la Chine, les gens croient à ces chiffres officiels./.

CPV

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