Remise de tablettes à des enfants démunis du village de pêcheurs sur la rive du fleuve Rouge. Photo: VOV
Distanciation sociale, fermeture des écoles, arrêt des activités physiques ou de loisirs, restrictions de déplacement, la vie quotidienne des enfants a été bouleversée en raison de l’épidémie. Pire encore, certains ont perdu au moins un parent ou les deux durant la 4e vague d'infections.
Les considérant comme le groupe le plus touché par la crise sanitaire, le Parti et l’État attachent une attention particulière à la défense et à la promotion de leurs droits. L’objectif est qu’ils puissent jouir de leurs droits fondamentaux. Il s’agit notamment d’offrir un environnement leur permettant un accès équitable à l’éducation et aux études, et ce malgré les mesures de restrictions sanitaires.
Selon le ministère de l’Éducation et de la Formation, l’enseignement et l’apprentissage en ligne ont été déployés dans 26 des 63 villes et provinces du pays depuis le début de l’année scolaire 2021-2022.
L’apprentissage en ligne, nouvelle normalité
À la différence de l’année dernière où ce type d’enseignement palliait au plus urgent, la pratique est aujourd’hui bien installée et considérée comme une solution pérenne au maintien de la scolarité au temps de la "nouvelle normalité".
Néanmoins, cet apprentissage à distance ne va pas sans défi, notamment celui de l’accès aux outils (ordinateurs, logiciels, etc.) et à une bonne connexion Internet. Le nombre estimé d’élèves n’ayant pas accès régulièrement à un ordinateur dans ces 26 villes et provinces est d’environ 1,5 million.
Face à cette situation, le Premier ministre Pham Minh Chinh a lancé le programme "Ondes et ordinateurs pour les enfants" afin "qu’aucun élève ne soit laissé pour compte et ne doive abandonner l’école à cause de la crise sanitaire".
"En plus de soutenir les enfants en difficulté, cette initiative ambitionne d’augmenter la couverture Internet dans des zones où il n’y a toujours pas de signal, ceci afin de renforcer l’application de technologies modernes dans l’éducation", a-t-il souligné.
Par ailleurs, les initiatives se sont multipliées pour soutenir la scolarité des enfants. On peut citer par exemple le Comité central de l’Union de la jeunesse communiste Hô Chi Minh et le Comité municipal de l’Union de la jeunesse communiste Hô Chi Minh de Hanoi, qui ont lancé conjointement un programme similaire intitulé "Accompagner les enfants dans l’apprentissage en ligne" pour venir en aide aux élèves en difficulté.
Dans sa petite maison flottante dans le village des pêcheurs sur la rive du fleuve Rouge, en banlieue de Hanoi, Nguyên Thi Hang, 36 ans, a été émue aux larmes en voyant Nguyên Van Phu, son fils de 7 ans, recevoir une tablette numérique avec accès à internet. C’est la gorge serrée qu’elle a partagé : "La pandémie nous a frappé durement. Je n’ai plus de travail depuis des mois. Toute ma famille vit du revenu précaire de mon mari, qui est pêcheur. Nous avons du mal à joindre les deux bouts, c’est pour cela qu’un ordinateur ou une tablette est un luxe".
Comme Nguyên Van Phu, Nguyên Duc Anh, en 2e année à l’école primaire de Van Duc, district de Gia Lâm, arrondissement de Long Biên, a fait partie des 25 enfants de ce village des pêcheurs bénéficiant du soutien du Comité municipal de l’Union de la jeunesse communiste Hô Chi Minh-Ville de Hanoi. En tenant la tablette, il n’a pu cacher sa joie. "Enfin, je peux désormais continuer mon apprentissage à distance", s’est-il réjoui, avec des étoiles dans les yeux.
"Nous voulons tout faire pour que les enfants puissent poursuivre leurs études", a confié Chu Hông Minh, secrétaire du Comité municipal de l’Union de la jeunesse communiste Hô Chi Minh de Hanoï. Selon elle, avec le soutien des organisations, entreprises et bienfaiteurs, des milliers d’ordinateurs, tablettes et smartphones ont été attribués à des élèves en situation difficile de la ville, leur permettant d’assurer la continuité pédagogique à distance.
Soutien aux enfants devenus orphelins
Le ministère du Travail, des Invalides et des Affaires sociales a estimé que le pays comptait, en novembre 2021, environ 2.500 enfants devenus orphelins en raison du Covid-19, dont 81 ont perdu leurs deux parents. Hô Chi Minh-Ville est en tête avec 1.500 élèves. Ce chiffre est certainement plus important si l’on inclut les enfants d’âge préscolaire, ainsi que certains cas particuliers en dehors du système éducatif.
Face à cette situation, le ministère a demandé aux villes et provinces de mettre à jour le nombre et la liste des enfants orphelins, ainsi que les conditions de vie de chacun pour que soit mise en place une assistance appropriée. La première urgence pour les autorités locales est de s’assurer que ces enfants soient bien pris en charge par des proches ou placés dans des familles d’accueil afin de leur permettre de vivre dans un environnement familial bienveillant et épanouissant. L’envoi des enfants dans des établissements d’aide sociale ne sera réalisé qu’en dernière instance.
La représentante en cheffe de l’UNICEF au Vietnam, Rana Flower, a apprécié les mesures et actions prises par le ministère du Travail, des Invalides et des Affaires sociales en faveur des enfants devenus orphelins en raison du Covid-19. Elle a affirmé que son organisation soutenait le peuple et le gouvernement vietnamiens dans cette épreuve et s’engageait à apporter des soutiens aux plus de 1.500 enfants de Hô Chi Minh-Ville qui ont perdu leurs parents à cause de l’épidémie.
Certes, il est impossible de totalement compenser le chagrin de la perte de parents à un si jeune âge, mais avec la volonté de tout le système politique et le soutien de toute la société, les défis de la prise en charge et de l’éducation pourront être relevés./.