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Photo d'illustration/CafeF |
La semaine dernière, la Banque asiatique de développement (BAD) et la Banque mondiale (BM) ont publié leurs mises à jour macroéconomiques de décembre ainsi que certaines prévisions pour l'année prochaine.
Dans son rapport de décembre 2022, la Banque mondiale a évalué que les deux moteurs de la croissance de l'économie vietnamienne, notamment les exportations et la demande intérieure, ralentissent, et que la consommation après la pandémie de COVID-19 enregistre également des signes d'une lente reprise. En rythme annuel, la croissance de la production industrielle a ralenti à 5,3 % en novembre, le plus bas niveau depuis février de cette année.
Les observateurs reconnaissent que les défis pour l'économie vietnamienne proviennent principalement de l'influence économique mondiale, alors que la majorité des marchés partenaires du Vietnam sont confrontés à des difficultés. La pandémie de COVID-19, la guerre en Ukraine, l'escalade des prix de l'énergie, l'inflation galopante, ainsi que le resserrement de la politique monétaire par les banques centrales du monde entier font souffrir de nombreuses grandes économies, notamment l'Union européenne (UE) et les États-Unis.
Dans ce contexte, l'économie vietnamienne est considérée comme un point lumineux. Dans son dernier rapport publié la semaine dernière, la BAD a revu à la baisse ses prévisions de croissance économique pour les pays en développement d'Asie et du Pacifique, à 4,2 % cette année et 4,6 % l'an prochain.
Pour le Vietnam au contraire, la BAD les a relevées pour cette année à 7,5 %, et l'inflation en 2022 a été révisée à la baisse, à 3,5 %.
De même, la banque d'investissement Natixis (siège social à Paris, France) prévoit également que l'économie vietnamienne connaîtra une croissance de 7,5 % en 2022. Selon Mme Alicia Garcia Herrero, économiste en chef en charge de l'Asie-Pacifique chez Natixis, le Vietnam est l'économie asiatique à la croissance la plus forte en 2022.
Avec l'amélioration des infrastructures, des routes à l'énergie, grâce à de forts investissements au cours de la dernière décennie ainsi qu'à la libéralisation des échanges, le Vietnam est devenu une destination attrayante pour les investisseurs qui cherchent à diversifier leurs chaînes de production en dehors de la Chine", a déclaré Mme Herrero au journal Tuoi Tre.
"En ce qui concerne la croissance du PIB, nous prévoyons que l'économie vietnamienne atteindrait 6,5 % en 2023 dans un contexte de ralentissement de la consommation et des exportations, et que le pays restera l'une des économies à la croissance la plus forte au monde grâce à de fortes entrées d'IDE alors que les entreprises continuent de diversifier leurs chaînes d'approvisionnement... ", a déclaré cette experte.
S'adressant au journal Tuoi Tre, Steven Okun, conseiller principal du cabinet de conseil McLarty Associates, a déclaré que dans la situation géopolitique actuelle, les entreprises étrangères pourraient continuer à "suspendre" leurs nouveaux investissements en Chine ainsi qu'à déplacer leurs chaînes de production vers d'autres pays, pour exemple le Vietnam.
En conséquence, la fin de la politique zéro-COVID en Chine ne changera pas cette tendance. Alors que des pays comme les États-Unis et des partenaires aux vues similaires restreignent les investissements en Chine, le Vietnam demeure une option intéressante pour les entreprises américaines, japonaises et européennes qui souhaitent quitter la Chine et s'implanter dans le Sud-Est asiatique.
"Le Vietnam est bien placé pour atténuer les défis, servant de destination pour les entreprises qui cherchent à diversifier leurs chaînes d'approvisionnement en dehors de la Chine. Sa population nombreuse et jeune, sa proximité géographique avec la Chine et les importantes routes maritimes au large de ses côtes font du Vietnam un endroit hautement compétitif, et ce même dans un environnement macroéconomique difficile", a souligné Steven Okun./.