Le Têt, moment parfait de l’union familiale

Lundi, 23/01/2023 06:00
​ ​ “Rentrer au bercail pour fêter le Têt”, ces mots s’avèrent très connus des Vietnamiens vivant et travaillant loin de leur terre natale, tous désireux de revenir sur le lieu où l’on est né, où vivent parents et aïeux. Un vrai “retour aux sources”

Au Vietnam, le Têt traditionnel est la fête la plus importante et la plus longue de l’année. Cette fête printanière est aussi la plus attendue par toutes les familles. L’occasion de retrouvailles où chaque famille voit tous ses membres se réunir sous le même toit dans le village ou la ville où l’on est né et où l’on a grandi.

À l’approche du Têt, une scène habituelle se produit dans les grandes villes : les gens font de longues queues dans les gares (aérienne, ferroviaire ou routière), cherchant à réserver une place. Ce sont des travailleurs immigrés désireux de rentrer au bercail pour fêter le Têt aux côtés de leurs proches.

“Ce n’en est pas facile du tout. Parfois, je devais acheter le billet un ou deux mois à l’avance. Mais, cela va mieux à présent, grâce à la vente de billets par Internet”, confie Hung, originaire de Nam Dinh (Nord), ouvrier dans une entreprise d’habillement à Hô Chi Minh-Ville.

Valeurs morales bien ancrées


“La famille réunie pendant le Têt”, ce groupe de mots en dit long d’une tradition de longue date. Une belle tradition à vocation familiale qui renferme des valeurs morales que nos ancêtres voulaient inculquer à leurs descendances : piété filiale envers les grands-parents et parents, fidélité entre époux, affection entre frères et sœurs, attachement avec ses connaissances, solidarité au sein de la communauté villageoise…

En effet, le Têt traduit nettement la culture admirable de la nation vietnamienne, à travers des coutumes traditionnelles que tout le monde observe sérieusement et naturellement. À savoir, entre autres : visite des tombes des aïeux pour inviter les âmes à rentrer fêter le Têt en famille, préparation des bánh chung (gâteaux de riz gluant carré) et d’autres gâteaux du Têt, nettoyage de la maison et embellissement avec des fleurs, décoration de l’autel des ancêtres, emplettes au marché, préparation d’un repas copieux dédié au culte des ancêtres, sans oublier la préparation du réveillon, passage au Nouvel An lunaire.

Ces besognes effectuées à la fin de l’ancienne année lunaire, comprenant chacun bien des maillons incontournables, demandent la participation de nombreux membres de la famille.

L’occasion d’échanger des confidences, de resserrer les liens, de partager les peines et joies de l’existence… En bref, on se rapproche et on s’entend mieux que jamais.

Chez les Vietnamiens, le culte des ancêtres est immanquable. On prépare avec vénération des offrandes, et on ne prend le repas qu’à la fin de la cérémonie cultuelle. “Cette coutume témoigne de la vénération et de la gratitude des descendants envers leurs ancêtres”, explique un vieillard, y voyant là un devoir moral.

Confection du bánh chung (gâteaux carré de riz gluant) pour le Têt. Photo: CVN/VNA 

Traditions ancestrales valorisées
L’image la plus émotionnelle du Têt est l’ambiance enthousiaste lorsque la famille entière se rassemble autour d’une marmite de bánh chung cuisant sur le feu ardent ou encore lors du festin le jour de l’an lunaire en présence de tous les membres de la famille.

C’est là le moment d’une union familiale parfaite, censée renforcer les sentiments de parenté ainsi que l’attachement entre les diverses générations de la lignée familiale. Tout le monde se réjouit autour de plats savoureux. Les vœux de Nouvel An sont formulés, accompagnés des cadeaux du Têt préparés avec soin.

Quelle joie pour les enfants, en costume tout neuf, de recevoir leurs étrennes du Têt de la part de leurs grands-parents et parents ! Naturellement, cette image se trouve marquée dans la mémoire des gens qui partent travailler loin, comme un souvenir inoubliable.

La tradition veut par ailleurs que le Têt soit l’occasion d’organiser une cérémonie solennelle souhaitant longévité aux personnes âgées. Celles-ci, à partir de soixante ans, sont l’objet - tous les cinq ans - de compliments chaleureux de la part de leurs descendants, de leurs amis, de leurs voisins et aussi des responsables de la communauté.

Cette coutume, bien observée tant en ville et qu’à la campagne, traduit la piété filiale des enfants envers leurs parents et grands-parents, et le respect de la société envers les anciens. C’est l’une des caractéristiques de la culture vietnamienne.

Conscients de protéger les traditions ancestrales dans la vie moderne, les Vietnamiens éprouvent des sentiments nobles: l’amour non seulement pour la famille mais aussi pour la nation toute entière.

On peut dire sans exagération que les traditions à vocation familiale, dont celles du Têt, comportent bien des valeurs morales et culturelles. Ces traditions bien conservées font l’identité de la nation vietnamienne.

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