Le Vietnam, nouvelle destination pour les délocalisations
Mardi, 07/05/2019 11:22 (GMT+7)
Le Vietnam est devenu une destination de choix pour les entreprises internationales souhaitant délocaliser leurs chaînes de production. Une aubaine pour le pays sur le plan des investissements étrangers, mais aussi un défi de taille…
Photo: VNA
L’évolution du commerce mondial et la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis font de l’Asie du Sud-Est, a fortiori du Vietnam, une nouvelle destination pour les entreprises désireuses de délocaliser. C’est en tout cas ce qu’a affirmé le journal japonais Nikkei dans un récent numéro, preuves à l’appui.
Man Wah Holdings, un fabriquant de meubles de Hong Kong qui possède plusieurs usines en Chine, a fait l’acquisition d’une société de production et d’exportation de sofas au Vietnam, au prix de 68 millions de dollars. Il compte multiplier par trois la production de la société d’ici à la fin de l’année.
BW Industrial, le plus grand fournisseur de biens immobiliers industriels à louer et de services logistiques du Vietnam, constate depuis quelques mois une explosion de son carnet de commandes. Toutes ses usines ont trouvé des locataires. Les clients viennent de partout. Leur point commun ? Ils possèdent des usines en Chine mais ont besoin de les délocaliser au Vietnam et de les remettre en fonctionnement immédiatement. KCE Electronics, par exemple, qui est l’un des plus grands fabricants de circuits imprimés en Asie du Sud-Est, est lui aussi en train de rechercher un nouveau fournisseur au Vietnam…
Pourquoi le Vietnam les attire-t-il autant, ces entreprises étrangères ? Il y a trois facteurs principaux : les efforts constants du gouvernement visant à améliorer l’environnement d’investissement et d’affaire, l’indice de la production industrielle qui reste parmi les plus élevés d’Asie et la multitude d’accords de libre-échange que le Vietnam a signés. S’ajoute à cela le souhait des entreprises internationales d’éluder les barrières commerciales que les États-Unis ont installées contre la Chine.
Mais cette dernière raison soulève un problème : Si le Vietnam ne surveillait pas bien les exportations partant de son territoire, il pourrait faire l’objet d’enquêtes pour fraudes fiscales et donc de possibles sanctions.
Et à long terme, pour retenir les investisseurs étrangers, le pays n’a d’autre choix que de mettre à leur disposition ce dont ils ont besoin : des politiques attractives, un accès plus facile à des financements, un plus grand choix de fournisseurs, de meilleurs services logistiques, une main d’œuvre plus qualifiée à prix raisonnable…
Alors que le gouvernement travaille sur ces questions, les entreprises nationales doivent elles aussi prendre les mesures nécessaires pour ne pas rester à la traîne dans la concurrence qui sera de plus en plus rude, non seulement à l’international, mais aussi sur le territoire du Vietnam.
CPV/VNA