Coronavirus : l’OCDE prévoit une chute de la croissance mondiale à son niveau le plus bas depuis la crise de 2008

Mardi, 03/03/2020 13:20
« Les interdépendances dans l’économie mondiale sont désormais bien plus grandes qu’elles ne l’étaient » lors d’épidémies similaires par le passé, souligne l’organisation.

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Un employé d’une usine de Shanghaï équipé d’un masque, le 24 février. Photo: Reuters


Le décrochage risque d’être brutal. L’épidémie de coronavirus pourrait faire chuter la croissance mondiale à + 2,4 % en 2020, son niveau le plus bas depuis les crises financières de 2008-2009, contre + 2,9 % en 2019, a averti, lundi 2 mars, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Elle appelle les pays à coordonner leurs actions et à soutenir l’activité. Si l’épidémie de Covid-19 se propage en Asie-Pacifique, en Europe et aux Etats-Unis, la hausse du produit intérieur brut (PIB) mondial pourrait même tomber jusqu’à + 1,5 % en 2020.

L’OCDE note que « par rapport à la situation qui prévalait lors d’épisodes comparables, comme celui du SRAS [syndrome respiratoire aigu sévère] en 2003, les interdépendances dans l’économie mondiale sont désormais bien plus grandes qu’elles ne l’étaient et la Chine joue aujourd’hui un rôle bien plus important ».

Les mesures de quarantaine ont provoqué dans la deuxième puissance économique mondiale des ruptures de chaînes d’approvisionnement et elles ont freiné la consommation intérieure de biens et de services. L’OCDE table sur une croissance chinoise à + 4,9 % en 2020, contre + 6,1 % en 2019 et elle envisage une récession au premier trimestre. En dépit d’un ralentissement de la progression de l’épidémie dans le pays, la reprise économique est plus lente que prévue.

La publication, samedi 29 février, de l’indice PMI officiel mesurant la production manufacturière en Chine, donne une idée de l’ampleur du choc économique. Il a chuté à 35,7 au mois de février, contre 50 en janvier, bien en deçà des attentes. « En dévoilant des chiffres plus mauvais que prévus, le gouvernement prépare aussi les esprits au plan de relance qui risque d’alourdir la dette », estime Alicia Garcia Herrero, chef économiste de Natixis pour la région Asie-Pacifique.

CPV/Lemonde

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