Mer Orientale: le Vietnam ne peut pas accepter les revendications chinoises
Mardi, 27/05/2014 15:21 (GMT+7)
Une position qui participe de la plus pure tradition vietnamienne, a souligné le professeur russe Vladimir Kolotov, vietnamologue et directeur de l’Institut Hô Chi Minh de la faculté de l’Orient de l’Université nationale de Saint-Pétersbourg, lors d’une interview accordée à la presse vietnamienne au sujet de la Mer Orientale.
Le Président Hô Chi Minh a déclaré que "rien n’est plus précieux que l’indépendance et la liberté". Après la victoire de Diên Biên Phu, le général Vo Nguyên Giap a déclaré également aux Français: "vous avez perdu parce que vous ne comprenez pas l’histoire du Vietnam". Le Vietnam a payé cher son indépendance, sa souveraineté et sa liberté. Il ne l’échangerait contre rien au monde. Le Vietnam est connu en tant que pays prêt à se battre jusqu'au bout contre tous les envahisseurs quels qu’ils soient. Tous les pays qui ont envahi le Vietnam du 19e siècle au 20e siècle ont été vaincus.
L’implantation illégale de la plate-forme de forage Haiyang Shiyou-981 en pleine zone économique exclusive du Vietnam relève d’une stratégie de Pékin exprimant son ambition dévorante de contrôler toute la Mer orientale.
La Chine, deuxième puissance économique mondiale, veut étendre son influence vers le sud où le Vietnam occupe un emplacement stratégique important. Si la Chine ne contrôle pas le Vietnam, elle aura des difficultés à contrôler l’Asie du Sud-Est. On pourrait dire que le Vietnam est la première victime de la stratégie d’expansion de Pékin.
La carte publiée par le Pentagone sur les plans stratégiques chinois montre que celle-ci entend contrôler l’Asie du Sud-Est puis l’Asie du Nord-Est en deux étapes: dans la première, Pékin revendique sa souveraineté suivant la ligne en neuf tronçons, et dans la seconde, Pékin contrôlerait l’Asie du Sud-Est au sud et sur l’île de Guam dans l'océan Pacifique à l’est. Ce qu’aucun pays de la région n’acceptera jamais.
En discutant avec la BBC, le professeur Jean-Francois Huchet de l'Institut français des langues et civilisations orientales (INALCO) a averti qu’en indignant le Vietnam et les autres pays de cette région par ses actes de provocation, Pékin commettait une erreur stratégique. Après ces événements, la Chine pourra constater une situation dangereuse imminente lorsque le Japon, le Vietnam, les Philippines et la République de Corée seront en colère contre elle, a-t-il ajouté.
Selon le professeur Carl Thayer de l'Institut australien de la défense, dans cette situation, le Vietnam pourrait recourir à des voies juridiques pour s’opposer à la Chine. Dans une situation similaire, les Philippines ont saisi le tribunal d'arbitrage des Nations Unies, lui demandant de déclarer que les revendications de la Chine sur la ligne en neuf tronçons ne sont pas légitimes.