«Voyager, c’est d'abord accepter et vouloir aussi découvrir une autre réalité»

Dimanche, 19/03/2023 08:00
«Je suis venu au Vietnam fin 1994 et y ai travaillé jusqu’en 2010. Maintenant, j’habite en Belgique mais je suis toujours habité par le Vietnam».

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Jean-Pierre Outers (2e à gauche) lors de sa rencontre avec les lecteurs vietnamiens. Photo: XD

C’est ce qu’a partagé Jean-Pierre Outers, auteur du livre «Passer au Sud», lors d’une rencontre avec des lecteurs vietnamiens organisée le 18 mars à la Bibliothèque nationale du Vietnam, au 31 rue Tràng Thi, à Hanoï, à l’occasion de la publication en vietnamien de cet ouvrage.

Dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de la Francophonie 2023, la Délégation générale Wallonie-Bruxelles au Vietnam, en collaboration avec la compagnie vietnamienne de promotion de la coopération culturelle et de communication Sao Bac-Média, publie en vietnamien le livre «Passer au Sud» de Jean-Pierre Outers.

«Passer au Sud» résulte d’un postulat original, audacieux: un pays est à l’image de sa circulation. À partir de ce fil conducteur sérieux et léger se dessine peu à peu le tableau inédit d’un pays séduisant, loin des clichés du tourisme. Ni guide, ni récit, ni essai, ni fiction, ce livre inclassable est décidément tout à la fois. C’est que nous sommes précisément au cœur du voyage, et comme le Vietnam lui-même, à la croisée des chemins, lieu idéal pour s’ouvrir à de nouvelles voies.

L'auteur, qui a vécu et travaillé au Vietnam pendant 16 ans, de 1994 à 2010, a écrit dans son livre toutes ses observations sur la circulation dans le pays mais plus largement sur la culture, le mode de vie...

«Voyager, c’est d'abord accepter et vouloir aussi découvrir une réalité différente»

Parlant de son ouvrage, l’auteur belge francophone a partagé : «+Passer au Sud+ est un livre de voyage, mais pas du tout dans le sens d’un récit de voyage. Dans ce voyage, je découvre une autre réalité, c'est la culture vietnamienne. Quand on arrive dans un nouveau pays, on ne comprend rien. Voyager, pour moi, c’est d'abord l'accepter et vouloir aussi découvrir une réalité différente. Je ne viens pas au Vietnam pour chercher quelque chose qui ressemble à la réalité de mon pays d'origine.

Selon lui, il faut essayer de voyager le plus lentement possible. La plupart des étrangers qui viennent au Vietnam pour la première fois sont souvent ébahis par la circulation. Parce qu’il y a beaucoup de monde dans les rues et de véhicules: motos, voitures, vélos... qui circulent d’une façon totalement différente de leurs pays. Et ils la critiquent. «Je pense que c’est une mauvaise attitude parce qu'en Europe ou en Occident, la circulation se déroule d'une manière différente. Il faut accepter d'être modeste», a-t-il exprimé.

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L'auteur a écrit dans son livre "Passer au Sud" toutes ses observations sur la circulation dans le pays mais plus largement sur la culture, le mode de vie... Photo: XD

Une collection des émotions de l'auteur
"J'ai rencontré des difficultés pour traduire ce livre. L’auteur a utilisé beaucoup d’images pour décrire la circulation au Vietnam, ce qui m’a obligée à imaginer beaucoup. Plus je lis, plus je vois que l'auteur a une façon d'écrire très charmante et humoristique. Pour une bonne version vietnamienne, j'ai dû mettre tout mon cœur dans chaque mot afin de transmettre les émotions de l’auteur", a confié la traductrice Thi Hoa. «Je trouve que ce livre est aussi comme un intéressant film documentaire », a-t-elle ajouté.

«Mme Thi Hoa a traduit le titre du livre +Passer au Sud+ en vietnamien +Về Nam+. Selon moi, c’est un mot riche de sens. C’est-à-dire que +retourner au Sud+ (dans le sens de direction géographique) et aussi «retourner au Vietnam+ (dans le sens de retourner au pays natal). Pour moi, +Passer au Sud+ est considéré comme une collection des émotions de l’auteur sur le Vietnam», a constaté Nguyên Tri Dung, directeur de la compagnie Sao Bac-Media.

«Je suis toujours habité par le Vietnam»

«Je suis venu au Vietnam fin 1994 et y ai travaillé jusqu’en 2010. Maintenant, j’habite en Belgique. Mais je suis toujours habité par le Vietnam», a affirmé l’auteur.

"Je suis sûr qu’il y a encore à apprendre sur ce pays. Pourquoi ? Chaque culture, chaque langue est un monde différent. On a souvent l’illusion d'une uniformisation du monde moderne. C’est pour cette raison qu’il faut préserver et développer l’identité culturelle de chaque pays", a-t-il dit.

Jean-Pierre Outers est né près de Liège le 17 septembre 1953. Durant une trentaine d’années, il a travaillé dans différentes régions du monde dans le cadre de la coopération au développement. Il a déjà publié quelques livres: La tête ailleurs, Un Voyage à l'envers, À bicyclette-Petites histoires en équilibre.

Xuan Dung

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