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Sophie Mermaz, responsable de la Chambre de Commerce et d’Industrie France - Vietnam (CCIFV) à Hanoï. Photo: IFI |
Dans un entretien avec la radio La Voix du Vietnam (VOV), Sophie Mermaz, responsable de la Chambre de Commerce et d’Industrie France - Vietnam (CCIFV) à Hanoï, a déclaré que les investissements français au Vietnam se sont accélérés suite à la pandémie de COVID-19, ce qui témoigne de la confiance croissante et de l’optimisme des entreprises françaises envers le Vietnam.
Pourquoi le Vietnam est-il attractif pour les entreprises françaises ?
Le Vietnam s’est imposé comme une destination stable, en plein développement et à forte croissance, pour les entreprises internationales et les investissements étrangers. Ses avantages comprennent un système politique stable, une croissance économique à haut rendement, une main-d’œuvre abondante, jeune et qualifiée, une proximité avec les principales économies émergentes d’Asie de l’Est et un environnement relativement ouvert aux investissements étrangers. Sa politique favorable aux entreprises se distingue de celles des autres pays d’Asie du Sud-Est et encourage un afflux important de capitaux. Il faut donc continuer dans cette direction.
Suite à la pandémie de COVID-19, notre pays a connu une reprise assez rapide, ce qui le rend encore plus attractif aux yeux des investisseurs étrangers, n’est-ce pas ?
La croissance économique du Vietnam en 2022 a dépassé les prévisions, avec l’un des taux de croissance le plus élevé d’Asie et une économie florissante. En 2023, malgré le ralentissement de la croissance mondiale, le Vietnam devrait à nouveau être en bonne place grâce à sa capacité à attirer les investissements directs étrangers, grâce à un secteur manufacturier stable, mais également grâce à la diversification de ses chaînes d’approvisionnement et la reprise du tourisme. L’économie vietnamienne a traversé quelques turbulences en première partie d’année, sur fond de crise immobilière, et elle va devoir faire preuve de résilience pour garder le cap et devenir en 2045 une économie à hauts revenus.
Donc, c’est le bon moment pour les investisseurs étrangers, a fortiori français, pour venir faire des affaires au Vietnam ?
Le Vietnam devient un choix de plus en plus populaire quand on cherche un point d’ancrage en Asie, ou qu’on a une stratégie d’implantation ou de diversification. Les capitaux français au Vietnam sont de plus en plus nombreux, ce qui témoigne de la confiance croissante et de l’optimisme des investisseurs envers le Vietnam. Les entreprises françaises s’intéressent de plus en plus au Vietnam, et notamment à ses projets de développement durable. Le durable, c’est au cœur des préoccupations de nombreuses entreprises françaises, comme par exemple la société Green Yellow, qui a acquis avec succès la filière nationale de QAIR, un producteur indépendant français d’énergie renouvelable, et qui a pris également une participation de 70% dans le parc solaire de Binh Dinh.
Évidemment, on est loin des 9.000 entreprises sud-coréennes qui sont présentes au Vietnam, mais il y a de l’avenir dans les investissements français et on note que les entreprises françaises ont quand même beaucoup d’atouts pour aider le Vietnam à se développer.
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Des entreprises françaises participant aux 12es Assises franco-vietnamiennes de la coopération décentralisée, le 15 avril, à Hanoï. Photo: VNA |
Pourriez-vous nous parler de la situation de l’investissement français au Vietnam ?
La présence de la France en tant qu’investisseur direct au Vietnam reste limitée mais est loin d’être négligeable. Une large majorité des entreprises du CAC40 sont actives au Vietnam, qui est devenu un pays central pour certaines d’entre elles. Ainsi on note que pour Décathlon, le géant du sport, le Vietnam est le deuxième pays d’origine des produits du groupe, derrière la Chine. Pour CMA-CGM, acteur mondial des solutions maritimes, le Vietnam est le troisième pays en termes de trafic de conteneurs pleins, derrière la Chine et les États-Unis. Les secteurs principaux où l’on retrouve des groupes français: les transports, l’énergie, les infrastructures, l’agroalimentaire, la pharmaceutique, le luxe, l’hôtellerie, les nouvelles technologies…
Quel est le rôle de la CCIFV dans la promotion des fonds français au Vietnam ?
Ces dernières années, nous avons aidé de plus en plus d’entreprises à s’installer au Vietnam, ou à trouver des partenaires commerciaux locaux. La CCIFV propose une gamme complète de services pour accompagner les entreprises dans leurs projets export ou d’implantation, et pour faciliter leur internationalisation. Parmi les services proposes, des études de marché, des recherches de partenaires, des recherches de sites d’implantation, des tests de marché, du suivi commercial ou encore des recherches de financement et de location de bureaux dans nos centres d’affaires à Hô Chi Minh-Ville et Hanoï. Notre politique est d’être à l’écoute des entreprises et de leur concocter un programme adapté à leurs attentes et à leur budget.
Pourriez-vous nous préciser les nouveaux domaines qui intéressent les investisseurs français, d’après vous ?
Parmi les nouveaux secteurs, nous notons beaucoup de demandes dans les domaines de la construction durable, la smart mobility, le digital, et l’électronique. Par conséquent nous optimisons nos services dans ces domaines notamment, avec deux évènements majeurs annuels qui réunissent les expertises bilatérales dans les secteurs suivants: notre forum sur la mobilité durable et intelligente, dont la première édition est prévue fin 2023 et dans la construction durable, le forum Build To Last. La prochaine et deuxième édition est prévue pour début 2024.
Selon vous, que doit faire le Vietnam pour améliorer encore son attractivité pour les entreprises françaises ?
Afin de mieux séduire les investisseurs étrangers dont l’Europe et la France, le gouvernement vietnamien semble être en bonne voie de poursuite des réformes institutionnelles, d’amélioration de l’environnement des affaires, offrant d’avantage de soutien aux entreprises, y compris les entreprises étrangères. On note l’extension des visas. Le Vietnam doit continuer à renforcer son attractivité.